mis à jour le

L'émouvante vidéo de la joie des victimes après la condamnation de l'ex-dictateur Hissène Habré
L'ancien chef d'Etat du Tchad a été condamné lundi 30 mai pour les atrocités commises lors de sa présidence (1982-1990).
C'est un modèle de justice qu'a rendu l'Afrique lundi 30 mai. Le procès de l'ancien dictateur du Tchad (1982-1990) a connu son épilogue avec la condamnation de Hissène Habré pour «crimes contre l'humanité, crimes de guerre et crimes de torture», dont s'est rendu coupable l'appareil étatique tchadien sous son mandat. Habré a été condamné à la prison à perpétuité.
«De juillet 2015 jusqu’à la fin des audiences en février, sept mois de procès auront vu défiler des centaines de témoins, les représentants de 4 000 victimes qui se sont portées parties civiles, venus raconter l’horreur des tortures, des arrestations et des assassinats. Des vies brisées et des souffrances qui ont attendu vingt-cinq ans avant de pouvoir s’exprimer», raconte le journal Libération dans un article.
Après sa chute du pouvoir en 1990, l'ex-président tchadien avait vécu tranquillement en exil au Sénégal, avant d'être arrêté à Dakar en 2013. Nous racontions à l'époque sur Slate.fr, le pourquoi de ce changement de ligne des autorités sénégalaises à son égard.
Hissène Habré a dirigé le Tchad pendant huit ans (1982-1990) avant d’être renversé par un de ses anciens collaborateurs, l’actuel président Idriss Déby Itno, et de se réfugier au Sénégal en décembre 1990.
Une vidéo émouvante des victimes et familles des victimes qui réagissent à la condamnation de l'ancien dictateur a été publiée sur le réseau social Twitter par Andrew Stroehlein, le directeur de la communication de la zone Europe de l'ONG Human Rights Watch (HRW).
«À quoi ressemble une victoire», commente t-il sobrement.
What victory looks like pic.twitter.com/oCWogfhGfk
— Andrew Stroehlein (@astroehlein) 30 mai 2016
«J’attends ce jour depuis que je suis sorti de prison il y a plus de 25 ans», a confié à Human Rights Watch, Souleymane Guengueng, qui faillit mourir de mauvais traitements et de maladie dans les geôles de Habré, et qui a fondé l’Association des victimes des crimes du régime de Hissène Habré (AVCRHH).
«Aujourd’hui, je me sens dix fois plus grand que Hissène Habré.»