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Et si le seul moyen de sauver les rhinocéros était de les envoyer en Australie?
Une idée pas si loufoque que ça.
Depuis quelques années, l'explosion du braconnage des rhinocéros, principalement en Afrique du Sud, menace la survie de l'espèce à court terme. Un chiffre: en 2007 moins de 100 rhinocéros sont morts du braconnage, contre plus de 1.000 par an depuis 2013. Et 80% de la population mondiale de l'espèce vit en Afrique du Sud.
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Au sud du continent, tout a été tenté ou presque pour mettre fin à cette tuerie. Des ONG anti-braconnage forment des rangers sur le terrain avec des méthodes importées de l'armée américaine, une armée privée protège la plus grande ferme à rhinocéros au monde à Klerksdorp, des drones survolent le parc national du Kruger pour détecter toute intrusion de braconniers, des snipers défendent les hordes au Kenya, et la justice sud-africaine a même levé le moratoire commercial sur la vente de corne de rhinocéros sur le marché intérieur.
65.000 dollars le kilo
Mais rien n'y fait, toujours plus d'animaux tombent sous les balles. La faute au prix de la kératine, la poudre contenue dans la corne de rhinocéros, dont le prix a atteint 65.000 dollars le kilo sur le marché asiatique où l'on croit dur comme fer aux vertus médicinales de la kératine.
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Une solution miracle existe peut-être cependant pour protéger le rhinocéros de l'extinction: envoyer de nombreux individus de l'espèce.... en Australie. C'est ce que proposent très sérieusement plus organisations de protection de la faune, comme le rapporte le site Quartz.
Pas un aller simple
Deux groupes pour la conservation de l'espèce, l'un australien, l'autre sud-africain, mènent ce projet un peu fou en avançant que, «les animaux pourraient revenir en Afrique une fois que leur population aura augmenté et que la demande pour la corne de rhinocéros aura diminuée.»
Pour Wouter van Hoven, le directeur de l'organisation South Africa's Rhinos, Elephants, People (ERP) qui planche sur le projet, d'autres rhinocéros pourraient être envoyés au Texas ou en Floride. «Les braconniers vont là où c'est facile de chasser. C'est plus facile de braconner des rhinocéros en Afrique qu'en Australie ou aux Etats-Unis», a confié à l'agence de presse Reuters, Wouter van Hoven.
Après tout, devant la gravité de la situation, il n'y a plus grand-chose à perdre pour sauver les rhinocéros.