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EN PHOTOS. Mort sur scène, Papa Wemba ne voulait pas arrêter le show
Le roi congolais de la rumba ne voulait pas entendre parler de retraite.
«Lors d’un déjeuner samedi, il me disait ne pas comprendre les artistes qui prenaient leur retraite. Et il évoquait souvent Molière, en certifiant que lui aussi voulait mourir sur scène», a confié Claudy Siar, présentateur de l'émission Couleurs tropicales sur RFI, au média français Le Parisien.
«Papa Wemba voulait mourir sur scène, c'est ce qu'il m'a confié il y a deux semaines au téléphone», a également témoigné à l'AFP, A'Salfo, le leader ivoirien du groupe Magic System et promoteur du Femua. «Papa Wemba présentait des signes de fatigue. Il buvait de l'eau à chaque phrase», a t-il ajouté.
Papa Wemba était le roi de la rumba, un artiste connu sur tout le continent africain et une vraie star. Sur scène, en vrai show-man, il donnait toute la mesure de son talent.
Papa Wemba sur scène à Abidjan, le 24 avril, quelques minutes avant son décès. Crédit photo: STR / AFP
Quelques minutes avant son décès, le 24 avril, Papa Wemba semblait, de l'extérieur, encore en pleine possession de ses moyens sur la scène du festival Femua à Abidjan, où il interprétait plusieurs de ses tubes. Mais comme le racontent certains de ses proches, il n'écoutait pas vraiment son corps.
Félix Wazekwa a été le parolier de PapaWemba. Il s’est confié au média congolais, Radio Okapi, sur sa disparition:
«Pour moi, c’est avec beaucoup de tristesse [que j’ai appris la nouvelle] et en même temps mêlée de beaucoup d’inquiétude, parce que je savais qu’il était très affaibli. Qu’il [Wemba] aille jouer à un festival, en plus de ça qu’il monte sur scène à 4 heures, 5 heures du matin –à son âge – je pense qu’ils [organisateurs] ont fait mal le planning.»
Papa Wemba en concert au festival Koroga de Nairobi, le 24 août 2014. Crédit photo: TONY KARUMBA / AFP
Né Jules Shungu Wembadio, en 1949, à Lubefu, dans la région du fleuve Kasaï, au sud du Congo (rebaptisé Zaïre entre 1971 et 1997, puis République démocratique du Congo), Papa Wemba y a grandi.
«C’était un personnage. Il parlait peu mais avait une voix extraordinaire, unique, une voix de tête d’une puissance invraisemblable», a confié à Le Monde, Martin Meissonnier, producteur du premier album de Papa Wemba en 1988.
Papa Wemba en concert au new Morning, le 15 février 2006 à Paris. Crédit photo: PIERRE VERDY / AFP
Le roi de la rumba était également le fondateur de la SAPE (Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes), mouvement dont il a été l'un des initiateurs au Zaïre dans les années 70 et qui se caractérise par les plus grandes audaces vestimentaires. L'homme de télé français Antoine de Caunes était récemment allé à la rencontre des plus grands princes de la SAPE à Paris, dans son émission sur Canal+.
Sur scène, Papa Wemba était toujours au top de la classe vestimentaire. En fait, il était la classe tout court.