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Comment l'afro-trap secoue «le cocotier du rap made in France»
Symbole de cette nouvelle vague, le rappeur MHD connaît un succès fou sur YouTube.
C'est le tube de l'hiver. Depuis quelques mois, l'afro-trap explose en France, notamment grâce à MHD, rappeur parisien qui fait un carton sur YouTube (plus de 30 millions de vues pour ses clips). Mais ce fils d'un Guinéen et d'une Sénégalaise qui a grandi dans le XIXe arrondissement de la capitale n'est pas le seul avatar de ce mouvement musical qui mêle des sonorités africaines type du coupé-décalé et le côté trash du rap.
Pour la chaîne Arte, c'est «le son qui secoue le cocotier du rap "made in France"». «L'afro-trap c'est la musique d'une génération qui a grandi les oreilles entre l'Afrique et les Etats-Unis», poursuit Arte dans son émission Tracks du 24 mars, dédiée au phénomène.
La plupart des stars de l'afro-trap sont en effet des franco-africains qui jettent un pont entre les deux continents. «Y du V», autre star du genre, a grandi à Pointe-Noire, capitale économique du Congo-Brazzaville, a rejoint la France à l'âge de six ans; Dehou est le fils de parents maliens, MHD possède des origines guinéennes et sénégalaises...
Mais ce qui fait le succès de l'Afro-trap, c'est ce mélange réussi, unique entre sonorités africaines et l'univers du rap. «Je dirais que j’ai ajouté une bonne touche africaine dans le rap en France!», a glissé MHD dans une interview accordée à Jeune Afrique.
Ce qui fait le succès de l'afro-trap, c'est ce renversement des codes: la musique est africaine et les rappeurs posent leurs textes dessus, comme l'explique très justement le site des Inrocks:
«En fait, MHD est peut-être bien le premier dans son domaine. Même si mélanger musiques afros et rap français n’a rien de nouveau, il a su revendiquer cette identité tout en imprégnant sa musique de références de 2016, d’une manière de rapper que l’on ne trouvait pas il y a dix ans. Et surtout, il fait l’inverse de ce que beaucoup ont tenté. Au lieu d’africaniser son hip-hop, il passe d’abord par son bagage afro pour rapper dessus».
Le rappeur Dehou a lieu une formule qui fait mouche pour expliquer le succès de l'afro-trap dans les boîtes de nuit françaises: «Pourquoi ça marche l'afro-trap? Parce que ça ambiance», dit-il à Arte. C'est en prison où il a purgé une peine de trois ans pour tentative d'homicide que Dehou a concocté sa musique. C'est en écoutant Radio Africa One dans sa cellule qu'il a commencé à poser ses textes sur du coupé-décalé.
À l'image du parcours de MHD, passé à tout juste 21 ans d'une vie de livreur de pizzas à celle de rappeur à succès qui a l'honneur des avant-premières de Booba, l'afro-trap connaît un décollage supersonique sur la scène française. Signe que l'afro-trap commence à s'imposer dans le paysage français, MHD était programmé au festival du Printemps de Bourges, défricheur de tendances, le 16 avril.
«C’est un parcours qui s’est construit très très vite. Je suis arrivé il y a 6 mois. Tout est parti d’une vidéo selfie entre potes pour délirer. Qui s’est transformée en clip, puis qui s’est transformée en buzz. Et enfin le buzz qui s’est transformé en album», a confié MHD à Jeune Afrique.
La rédaction de Slate Afrique.
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