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En Libye, il est possible d'acheter un lance-roquettes sur Facebook
Le marché noir des ventes d'armes a explosé depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.
On le savait déjà, mais un rapport de l'institut indépendant Small Arms Survey publié jeudi 7 avril vient le préciser un peu plus: le marché noir des armes a explosé en Libye depuis la chute de feu Mouammar Kadhafi en 2011. Et il est aujourd'hui très facile d'acquérir des armes légères, voire lourdes, dans le pays.
Le cas de «deux missiles surface-air (ou anti-aérien) que leurs revendeurs affirmaient comme opérationnels a été rapporté sur le web où ils étaient vendus par un groupe de marchands d'armes libyens», rapporte par exemple le Small Arms Survey dans son rapport.
«La plupart des nouveaux acteurs de ce marché commencent à utiliser les nouvelles technologies pour colporter leur marchandise. Les plateformes des réseaux sociaux sont l'un des outils fréquemment utilisés par ces derniers pour rencontrer leurs acheteurs», note plus généralement l'institut nord-africain.
Photo d'un 9M111M en vente sur un groupe Facebook libyen. Crédit photo: ARES (2016).
Un canon anti-aérien russe à 62.000 dollars
Comme le rapporte également le site d'information Quartz, les ventes d'armes sur les réseaux sociaux en Libye ont vraiment commencé à décoller à partir de 2013. Les revendeurs postent des photos de leurs stocks dans des groupes privés tels que le «Marché libyen des armes à feu» (qui a été fermé) sur lequel il était possible «d'acquérir des lance-roquettes pour environ 6.000 dollars, ou des canons anti-aériens russes ZPU-3 pour 62.000 dollars», ajoute Quartz.
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La plupart de ces plateformes de vente d'armes sur Facebook sont «secrètes», précise la BBC. Ce qui signifie que tout utilisateur d'un compte Facebook ne peut pas s'y rendre. Il faut être invité par un membre et ces groupes «secrets» ne sont pas visibles sur le réseau social. Les ventes d'armes au marché noir sont interdites sur Facebook, «et le réseau social encourage les utilisateurs à dénoncer de telles publications», rapporte la BBC.
Selon un article du New York Times publié le 6 avril, Facebook a déjà fermé six groupes de vendeurs d'armes libyens.
L'institut Small Arms Survey a lui enregistré 1.346 ventes d'armes libyennes au cours des 18 derniers mois sur le web. Mais pour les auteurs du rapport, ce total ne représente qu'une petite fraction des ventes d'armes illégales sur les réseaux sociaux dans le pays.