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Droits de l'homme: le rapport qui accable le Cameroun
Le Cameroun serait-il en passe de faire partie des plus mauvais élèves d'Afrique en matière de respect des droits de l’homme? C’est la question que se pose Mutations, l’un des principaux quotidiens camerounais.
Le journal consacre un article à la situation des droits humains dans ce pays dirigé par Paul Biya depuis 1982, sur la base du rapport publié le 27 juin 2011 à Paris par l’Organisation nationale des droits de l’homme (ONDH), et selon lequel la situation dans ce pays serait en net recul.
Mutations détaille les principales accusations portée par l’ONDH dans ce rapport de 35 pages, élaboré pendant 12 mois avec le concours d’organisations comme l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), la Ligue des droits et Libertés (LDL), le Service national Justice et Paix (SNJP) et le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD).
Ainsi, quatre thématiques sont abordées dans ce document.
D’abord, les «émeutes de la faim» qui ont suivi les protestations contre un projet de réforme constitutionnelle présenté par le président Biya en février 2008. L’ONDH dénonce de nombreuses détentions et des exécutions arbitraires perpétrées à cette occasion, ainsi que «des cas de torture, des châtiments ou traitements cruels inhumains ou dégradants».
Pour l'Organisation, malgré les mesures d’apaisement prises par le gouvernement au lendemain de ces émeutes, rien n’a «évolué dans le sens des revendications des acteurs sociaux de cette crise».
Le deuxième élément, c'est l’élection présidentielle, prévue en octobre 2011. L’ONDH dénonce particulièrement l’article 53 de l'actuel code électoral, qui empêche d’éventuelles candidatures indépendantes. De la même façon, l’organisation émet de gros doutes sur l’impartialité et la neutralité d’Elections Cameroon (Elecam), l’instance chargée d’organiser les futurs scrutins.
«Elecam devait être une réponse aux revendications pressantes des citoyens. Non seulement il n’a pas été mis en place selon les lois établies pour garantir son impartialité, mais ses statuts viennent d’être modifiés pour retirer toute possibilité de transparence des résultats», fait savoir l’ONDH.
Autre objet de critiques, la situation des prisons au Cameroun, qui a déjà fait l’objet de plusieurs rapports depuis le début de l’année 2011. Le document que décrypte avec force détails le journal Mutations dénonce «la vétusté, l’exiguïté et le délabrement des prisons». Le Cameroun compte en effet 23.000 détenus pour seulement 67 prisons.
Enfin, le rapport dénonce également la torture psychologique, de plus en plus pratiquée par les forces de l’ordre camerounaises.
Lu sur Mutations