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Le puissant discours d'Alain Mabanckou sur l'absence de la littérature africaine en France
L'écrivain congolais a donné sa leçon inaugurale sur la littérature africaine au Collège de France à Paris jeudi 17 mars.
L'écrivain franco-congolais Alain Mabanckou, récompensé par le prix Renaudot en 2006 pour Mémoires de porc-épic, s'affichait en grand à Paris ce jeudi 17 mars. Invité à la matinale de France Inter, quelques heures avant sa leçon inaugurale au Collège de France intitulée «Lettres noires, des ténèbre sà la lumière» – il est le premier écrivain à y occuper la Chaire création artistique –, il a d'abord prononcé sur les ondes de Radio France un émouvant éloge en faveur de la littérature africaine.
«On a tendance a ignoré les études africaines. Ce qui veut dire qu'il y a toute une génération d'étudiants ou d'élèves français qui ne voient pas la force de l'Afrique, qui ne voient pas que c'est vrai, en France on parle la langue française, mais la France est minoritaire par rapport aux 380 millions d'autres personnes qui parlent cette langue, qui la magnifient. Donc en intitulant la leçon inaugurale que je fais au Collège de France "Lettres noires, des ténèbre sà la lumière", je fais allusion (...) à comment les Africains prennent la parole pour expliquer à la France que, écoutez la langue française ce n'est pas forcément la France, mais c'est tous ceux qui acceptent cette aventure, cette passion, cette forme d'enthousiasme qui était ce qui a forgé cet imaginaire français et qu'aujourd'hui par notre étroitesse d'esprit on essaye d'écarter.»
.@amabanckou : "La langue française ce n'est pas seulement la France, c'est un continent" https://t.co/Ji660OFXYW pic.twitter.com/KSgc1NmPUt
— France Inter (@franceinter) March 17, 2016
Contre les clichés
C'est ensuite au Collège de France qu'Alain Mabanckou, par ailleurs enseignant en littérature à Los Angeles, a poursuivi son plaidoyer pour une langue française moins refermée sur elle-même, pointant les clichés de la littérature envers l'Afrique coloniale mais aussi les nombreuses passerelles entre les lettres de France et d'Afrique.
"Idée erronée : l’#Afrique aurait découvert l’expression écrite vc l’avènement de la colonisation et de la #littératurecoloniale" #Mabanckou
— Collège de France (@cdf1530) 17 mars 2016
Les #romans d'aventure (ex. J. Vernes) avaient pour ambition de présenter l'#Afrique... présentation aux préjugés nombreux. #Mabanckou
— Collège de France (@cdf1530) 17 mars 2016
#Mabanckou revient sur les accointances de la littérature coloniale française avec la littérature d’Afrique noire d’expression française,
— Collège de France (@cdf1530) 17 mars 2016