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Les autorités égyptiennes veulent punir les parents des terroristes
Le ministre égyptien de la Justice a fait cette annonce, surprenante, lors d'un déplacement au Koweït le 1er mars.
Depuis l'arrivée au pouvoir d'al-Sissi au pouvoir, l'Egypte assiste au retour d'un régime autoritaire qui jette des centaines d'opposants en prison, interdit tout rassemblement en mémoire des cinq ans de la révolution de 2011 et réduit au silence tout un pan de la presse. La justification pour expliquer ce rétablissement d'un Etat policier? La lutte anti-terroriste.
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«La situation des droits humains s'est dégradée de manière continue et dramatique après la destitution du président Mohamed Morsi, en juillet 2013. Le gouvernement a imposé des restrictions sévères à la liberté d’expression, d’association et de réunion. Des milliers de personnes ont été arrêtées et placées en détention lors d'une vague de répression qui s'est abattue sur l'opposition; certaines ont été soumises à une disparition forcée», affirmait l'ONG Amnesty International dans son dernier rapport sur les droits humains dans le pays.
Complices d'un crime
Dans le Sinaï, où elle combat des terroristes qui ont prêté allégeance à l'Etat islamique, l'armée égyptienne a imposé un black-out total. De nombreuses violations des droits de l'homme et des arrestations arbitraires ont été rapportées par des témoins.
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Et mardi 1er mars, le ministre de la Justice égyptien a annoncé sa volonté d'effectuer encore un tour de vis supplémentaire dans la radicalité de la lutte contre le terrorisme. Comme le rapporte le site Egyptian Streets, le ministre Ahmed al-Zend a proposé d'amender, «la déjà très controversée loi anti-terrorisme dans le but d'autoriser les poursuites de parents de jeunes délinquants qui rejoignent des organisations terroristes».
#Egypt Justice Min proposes amending CT law to make it even more draconian https://t.co/s7METEsqIn via @egyindependent
— Michele Dunne (@MicheleDDunne) 1 mars 2016
«Le ministre de la Justice égyptien propose un amendement de la loi anti-terrorisme qui pourrait la rendre encore plus draconienne».
Le ministre de la Justice a fait cette annonce lors d'un déplacement au Koweit. «Ceux qui laissent leur fils, ou n'importe qui sous leur autorité, partir, seront considérés comme complices d'un crime», a t-il déclaré. Ahmed al-Zend a ajouté qu'une telle mesure permettrait de rendre les parents plus responsables et que par conséquent cela réduirait dans le futur le nombre de terroristes égyptiens.