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Au Kenya, utiliser son smartphone pour réduire les risques de cécité
Une application a été développée pour détecter les troubles de la vue de la population.
Dans les campagnes kényanes, les ophtalmologistes sont rares. Mais beaucoup d'enfants y sont victimes de troubles de la vision, en raison des conditions de vies souvent difficiles concernant l'alimentation et l'hygiène. Selon des recherches menées par des médecins kényans en collaboration avec la London School of Tropical Medicine, cinq personnes sur 1.000 sont aveugles dans la région agricole du Trans-Nzoia, et 80% de la population souffrent de problèmes de vues, comme le rapporte le journal kényan Business Daily.
Pour en arriver à cette conclusion, les scientifiques ont analysé les yeux de 300.000 étudiants grâce à une toute nouvelle application nommée Peek et développée par un ophtalmologiste britannique, Andrew Bastawrous, qui est installé au Kenya depuis 2013.
Dans le «peek test», la lettre "E" s'affiche avec différentes variations d'orientation sur l'écran. Le patient doit pointer la direction dans laquelle la lettre est orientée. À la fin du test, le téléphone vibre en cas d'une ou plusieurs mauvaises réponses et indique quelles lettres n'étaient pas visibles pour l'utilisateur, explique le site Quartz.
«Il y a plus de gens qui ont accès à un téléphone portable qu'à de l'eau potable au Kenya», est-il expliqué dans cette vidéo réalisée par l'équipe qui a développé Peek.
La revue scientifique JAMA a également publié un article en 2015 sur l'efficacité du test de l'application Peek. Les scientifiques qui ont signé l'article y affirment que l'application est aussi efficace qu'un examen en clinique.
«À l'échelle mondiale, 285 millions de personnes ont des problèmes de vues, mais 80% de ces maladies sont guérissables ou peuvent être évitées avec des traitements préventifs. Cependant, la plupart des gens atteints de maladies des yeux vivent dans des pays en développement et n'ont qu'un accès minimal aux traitements et centres médicaux», notent les auteurs de l'étude publiée dans JAMA.