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Un insecte pourrait changer l'avenir des scientifiques africains
La mouche à fruits pourrait révolutionner la biomédecine sur le continent.
Drosophila melanogaster. C'est le nom scientifique de la mouche à fruits, un insecte très commun en Afrique subsaharienne qui pourrait bien changer le cours de la science sur le continent. Pour une raison assez simple, comme le note le site universitaire The Conversation.
Actuellement, le cobaye des scientifiques qui travaillent dans le domaine de la biomédecine est le rat. Mais cet animal, qui présente beaucoup de similarités avec l'homme, présente un problème de taille: il coûte cher à entretenir, surtout pour les laboratoires africains qui n'ont pour la plupart pas de grands moyens. Conséquence, de nombreux chercheurs doivent s'exiler en Europe ou en Amérique du Nord pour poursuivre leurs travaux.
Mais comme l'a découvert l'équipe qui travaille sur le projet DrosAfrica, a découvert des milliers de gènes équivalents à ceux de l'homme chez cette mouche à fruits, qui ont déjà permit de faire des avancées dans la compréhension du cancer ou de pathologies neurologiques. Et son gros avantage: un élevage de ces petits insectes ne coûte pas très cher à entretenir. Ce qui pourrait permettre, selon les membres de l'équipe DrosAfrica, de mener plus de travaux scientifiques dans le domaine de la biomédecine sur le continent et d'attirer des chercheurs étrangers grâce à des programmes novateurs.
C'est aussi un drôle de clin d'oeil de l'histoire lancé à la mouche à fruits. Vu comme un fléau en Afrique, cet insecte occasionne en effet, «des pertes considérables dans les vergers d'Afrique de l’Ouest. Mangues, agrumes et anacardes deviennent impropres à la consommation à cause de leurs piqûres», détaillait le Cirad, l'organisme français de recherche agronomique en régions tropicales, dans une étude en 2013.