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Des fermiers blancs dépossédés de leur terre en 2009. Crédit photo: DESMOND KWANDE / AFP
Des fermiers blancs dépossédés de leur terre en 2009. Crédit photo: DESMOND KWANDE / AFP

Au Zimbabwe, les fermiers blancs prennent leur revanche sur Mugabe

Chassés par Robert Mugabe dans les années 1990, ils sont rappelés par le président lui-même.

Cela ressemble au serpent qui se mord la queue. Chassés dans les années 1990 par l'inamovible chef d'Etat du Zimbabwe Robert Mugabe, les fermiers blancs sont de nouveaux accueillis à bras ouverts par le dictateur. Près de 20 ans après, ce dernier n'est pas subitement devenu un homme «meilleur», mais il a simplement enfin constaté que sa chasse aux sorcières n'avait fait que détruire l'outil agricole zimbabwéen. 

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«Ces fermiers étaient 4 000 à la fin du siècle dernier, ils ne sont plus que 150 aujourd’hui», raconte Radio France internationale (RFI) dans un reportage. Leurs exploitations agricoles ont été données à des proches de Robert Mugabe qui n'avaient pas le savoir-faire nécessaire. Conséquence, la production agricole du Zimbabwe s'est effondrée. Auparavant grenier à blé de l'Afrique australe, le pays n'est plus capable d'assurer son autosuffisance. 

«Le problème est que nous avons les terres, mais qu'ils ont l'expérience, confie Muthinhiri, un propriétaire noir, au journal américain Washington Post. Nous avons besoin de nous aider les uns les autres».

«Cette ère est révolue»

Avec la dépression économique qui touche le Zimbabwe depuis plusieurs années – matérialisée par la l'hyper-inflation qui a touché le pays –, les «partenariats» entre fermiers blancs et propriétaires noirs sont de plus en plus fréquents. «Les propriétaires noirs gardent leurs droits sur les terres mais partagent les profits avec les blancs, qui agissent en tant que consultants ou managers, parfois en amenant avec eux des équipements de pointes», note le Washington Post.

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Dans les années 1980, il y avait environ 120.000 blancs contre 7 millions de noirs au Zimbabwe, mais 50% des terres agricoles étaient concentrées entre les mains de propriétaires blancs. En rendant la terre aux noirs, Mugabe avait voulu «décolonialiser» un pays encore profondément marqué par la discrimination raciale. 

Mais aujourd'hui, «la terre au Zimbabwe doit de nouveau être envisagée sous l’angle de la productivité. Cette terre par le passé a été prise en otage pour régler des comptes, mais au Zimbabwe, cette ère est révolue nous sommes passés à autre chose», a expliqué sagement à RFI, Christopher Mutsvangwa le ministre des Vétérans de la guerre de libération. 

Slate Afrique

La rédaction de Slate Afrique.

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