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Somalie - Les ânes des shebab jouent les mules

Le porte-parole de l’armée kenyane qui opère actuellement en Somalie a mentionné la présence de nombreux ânes qu’utiliserait les milices islamistes shebab pour transporter des armes. Cet officier kényan, Emmanuel Chirchir, a utilisé le réseau social Twitter, le 3 novembre, pour demander aux Kenyans de ne pas vendre leurs ânes aux islamistes somaliens, rapporte la BBC.

Le Kenya a lancé en octobre dernier une opération militaire en Somalie contre les shebab qu’il accuse d’avoir commandité plusieurs enlèvements près de la frontière kenyane depuis le mois de septembre, dont une Française, un couple britannique, deux travailleurs humanitaires espagnols, et un chauffeur kenyan. Les shebab ont nié être à l’origine de ces enlèvements et dénoncent un prétexte du Kenya pour lancer une invasion de la Somalie.

Le compte Twitter du porte-parole de l'armée kényane est suivi par plus de 5.000 personnes. Dans ses tweets, Emmanuel Chirchir affirme que «toute concentration et déplacement de troupeaux d’ânes sera considéré comme des activités liées aux shebab»; suggérant que les bêtes pourraient être visées par les troupes kenyanes. 

De plus, l'officier estime que «vendre des ânes aux shebab peut mettre en péril nos efforts en Somalie». Le phénomène aurait déjà pris une certaine ampleur puisque, d’après lui, la demande croissante en ânes aurait déjà fait grimper les prix du marché de 110 à 145 euros par tête.

Selon le correspondant de la BBC dans l’Afrique de l’Est, Will Ross, on ne sait pas exactement si les milices islamistes somaliennes utilisent des ânes parce que les routes boueuses sont impraticables pour les voitures ou simplement pour éviter d’être détecter par les forces aériennes.

La Somalie est en proie à une guerre civile depuis une vingtaine d’années. Liés à al-Qaida, les rebelles shebab se battent contre le Gouvernement fédéral de transition de Somalie, soutenu par l’ONU et la Mission de l’Union Africaine pour la Somalie (Amisom), pour le contrôle du pays. Ils maîtrisent déjà les régions du sud du pays, où vivent plus de 2 millions de personnes.

Lu sur BBC News

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