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L'ONU est impuissante face à un éventuel génocide au Burundi selon un mémo interne
C'est ce que dit un rapport des Nations unis qu'a pu se procurer le site Vice.
Le Burundi inquiète la communauté internationale depuis le «coup d'Etat constitutionnel» du président Pierre Nkurunziza, qui a modifié la constitution de son pays en mai 2015 pour se maintenir au pouvoir à l'issue des élections en juin en obtenant un troisième mandat. Depuis, des tensions secouent régulièrement le pays. Des militaires ont tenté un putsch, finalement raté, et des milliers de Burundais ont fui dans les pays voisins dans la crainte d'éventuelles violences.
L'International crisis group tirait la sonnette d'alarme dans un rapport publié en novembre:
«Le Burundi fait face à la possibilité d'atrocités de masse et d'une guerre civile. Il apparaît que le président Pierre Nkurunziza et son entourage utilisent la force pour mettre fin aux manifestations qui ont lieu à Bujumbara depuis avril. Le langage qui est utilisé est sensiblement similaire à celui du Rwanda dans les années 1990 avant le génocide.»
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Et dans le cas d'un scénario du pire, les casques bleus de l'ONU n'y pourront rien. «Les Nations unies ne sont absolument pas préparées à la possibilité d'une aggravation de la situation au Burundi», a révélé le site Vice qui s'est procuré un mémo confidentiel du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) de l'organisation jeudi 14 janvier.
«Les missions de maintien de la paix des Nations unies sont limitées dans leur capacité à gérer les violences de masse contre les civils, les violences comparables à un génocide. Notamment parce qu'il manque un cadre politique et le consentement du pays hôte et/ou des principaux partis du conflit», écrit notamment le DOMP dans ce mémo.
La crainte d'une nouvelle guerre civile au Burundi est donc très sérieuse, dix ans après la fin du conflit meurtrier qui avait déchiré le pays et avait abouti à l'arrivée de Pierre Nkurunziza au pouvoir. Le 11 décembre 2015, des hommes armés avaient attaqué trois bases militaires burundaises. En représaille, les forces de sécurité avaient tué plus de 150 civils, selon la Fédération internationale des droits de l'homme.