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«Il y a un risque majeur que le lien s’effectue entre Daech et Boko Haram», dit Le Drian
Le ministre de la Défense français a accordé à Jeune Afrique une interview à propos des enjeux sécuritaires sur le continent.
Jean-Yves le Drian profite sur la scène intérieure de son bilan reconnu à la tête de l'armée français. Le ministre de la Défense français a remporté haut la main, avec plus de 51% des voix au second tour, la région Bretagne lors du second tour des élections régionales qui se sont tenues en France dimanche 13 décembre.
Avant le scrutin, ce poids lourd du gouvernement socialiste de François Hollande, avait accordé une interview à l'hebdomadaire Jeune Afrique, parue ce lundi 14 décembre, sur la réponse française aux risques terroristes qui secouent le continent Afrique. Extraits.
«Le Mali a repris confiance»
Malgré l'assaut sanglant de l'hôtel Radisson Blu de Bamako le 20 novembre, lors duquel des combattants djihadistes ont tué 18 employés et clients de l'établissement de luxe, Jean-Yves le Drian estime que près de trois ans après l'opération Serval qui avait chassé les djihadistes du Nord-Mali, le pays «a repris confiance». «L’opération Barkhane donne des résultats, et l’armée malienne, en pleine reconstruction, est en train de redevenir digne de confiance, tandis que les Casques bleus de la Minusma sont désormais déployés sur l’ensemble du territoire. Nous viendrons à bout de tous ces groupes», dit-il.
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Daech et la Libye
Pour le ministre français, la Libye doit être au centre des préoccupations des pays africains et occidentaux. Car le groupe terroriste de l'Etat islamique est déjà implanté dans le pays et tend à étendre ses positions. «Ils occupent 250 kilomètres de côte et s’étendent vers le sud: ils veulent conquérir de nouvelles sources de revenus en s’emparant de puits de pétrole et nouer de nouvelles alliances. Il y a un risque majeur que le lien s’effectue avec Boko Haram».
Protéger la Tunisie
Le 24 novembre, un nouvel attentat revendiqué par l'Etat islamique a ébranlé la Tunisie: 12 membres de la garde présidentielle ont péri dans l'explosion d'un bus. Le pays avait déjà été touché par des attaques meurtrières à Sousse et au musée du Bardo à Tunis plus tôt dans l'année.
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«La Tunisie est un pays qui pâtit directement de sa proximité avec la Libye. Il est évident que le premier objectif des mouvements terroristes qui profitent du chaos libyen est de chercher à décrédibiliser le jeu politique démocratique et à s’imposer par la force. J’ai déjà attiré l’attention de la communauté internationale sur ce point», a confié à Jeune Afrique, Jean-Yves le Drian.