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Nigeria - Du porte-à-porte pour lutter contre le terrorisme

La situation sécuritaire à Maiduguri reste tendue. Plusieurs explosions ont été entendues le 4 novembre dans cette ville nigérianne, capitale de l'Etat du Borno situé dans le nord-est du pays le plus peuplé d'Afrique, rapporte l'AFP. Maiduguri est symbolique de la lutte des autorités du Nigeria contre la secte islamiste Boko Haram qui a fait de cette ville son fief.

Les forces de l'ordre peinent à instaurer un climat de sécurité. Parmi les différentes mesures employées, la Joint Task Force (JTF), force conjointe militaire-police, fait désormais du porte-à-porte dans la zone pour désarmer les membres de Boko Haram responsables de nombreux attentats dans la région, apprend-on sur RFI. Cette mesure de sécurité est la conséquence de l’ultimatum du 31 octobre lancé par le gouvernement nigérian et appelant les habitants de la localité à déposer les armes détenues illégalement.

Les forces de l’ordre qui ont démarré l’opération «porte-à-porte» appellent de ce fait toutes les personnes autorisées à porter une arme à se faire enregistrer. A compter de la date butoir, ceux qui seront pris en possession illégale d’armes seront considérés comme des criminels et seront par conséquent punis.

Cette décision s’ajoute à une série de mesures prises par le gouvernement pour éradiquer le fléau dans la zone. Mais, ces mesures peinent à se concrétiser. Les autorités nigérianes sont quasiment impuissantes pour régler la crise dans la région de Maiduguri, contrôlée par Boko Haram qui veut instaurer un Etat islamique.

Pour l’heure, ni l’ouverture d’un éventuel dialogue avec les membres de la secte islamiste, ni une mesure sécuritaire avec le déploiement de la JTF, n’ont réussi à empêcher la multiplication des meurtres au cours de ces quatre derniers mois. La dernière en date: l’attentat perpétré le 26 août dernier au siège des Nations unies à Abuja, la capitale du Nigeria, qui avait causé 21 morts. Jusqu’à ce jour, Boko Haram n’avait jamais pris pour cible une organisation internationale.

Cet «acte de terrorisme» a renforcé la «détermination de l’ONU à combattre le terrorisme dans toutes ses ramifications», avait soutenu Asha Rose Migiro, secrétaire générale adjointe des Nations unies au lendemain des attentats.

La secte Boko Haram, dont une insurrection en 2009 avait été violemment réprimée par les forces de l'ordre —faisant 800 morts en quelques jours—, a multiplié depuis un an les attaques contre des postes de police, des patrouilles de l'armée ou des responsables politiques ou religieux, rapporte le Point. Malgré toutes les mesures sécuritaires, la tension s’est accrue dans la zone. Et les populations accusent régulièrement les militaires d’abus.

Lu sur RFI, le Point

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