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Charlie Hebdo, le «SDF du Net» crée un blog
Le journal satirique Charlie Hebdo a non seulement perdu ses locaux parisiens lors de l’incendie qui a ravagé la rédaction dans la nuit du 2 novembre vers 1heure du matin, mais aussi ses «maisons» sur la Toile, c’est-à-dire sa page Facebook et son site Internet. Au lendemain de l’incendie, la conférence de rédaction s’est déroulée sur un trottoir, devant le bâtiment de la rédaction réduit en cendre. Mais «sans domicile numérique», la rédaction de Charlie Hebdo a décidé de créer un blog, seule plate-forme Web encore accessible.
La nuit de l'incendie, le site du journal avait également fait les frais de la Une de l'hebdomadaire satirique rebaptisé Charia Hebdo, en référence à la victoire du parti islamiste Ennahda en Tunisie et l'annonce de l'introduction de la charia en Libye. Le site de Charlie Hebdo a été attaqué par des hackers. A la place de la page d’accueil, les internautes pouvaient voir une représentation de la Mecque et la mention «il n’y a de Dieu que Dieu». Avant cela, un message en anglais et en turc, intitulé «pour l'islam», dénonçait l'utilisation de l'image du prophète par le journal satirique, ce que la religion musulmane proscrit.
Sur la Toile, la polémique s’est également emballée, et cela, à la veille de la parution du journal car les journalistes très présents sur Twitter, twittaient et retwittaient la nouvelle.
Sur Facebook, les messages de soutien et d’insultes ont envahi la page du journal. Sauf que la virulence des détracteurs fut si dure que le groupe Facebook décida de fermer le compte du journal satirique. Sur son blog, Charlie Hebdo rapporte l'explication qui leur a été fournie:
«Facebook trouve également que la Une publiée par Charlie contrevient aux règles d’utilisation du site qui interdisent les publications avec des contenus graphiques, sexuellement explicites ou avec des corps trop dénudés.»
Mais la rédaction de Charlie Hebdo n’a pas dit son dernier mot. La rédaction papier a été hébergée dans les locaux du quotidien Libération à Paris. Concernant la visibilité sur le web, le journal satirique a créé un blog, une manière de «renaître de ses cendres», peut-on lire sur le blog.
Enfin Charlie Hebdo choisit le ton du combat, en se posant en héraut de la liberté d’expression. «Suivez-nous, soutenez-nous, battons-nous!», conclut le journal.
Lu sur le blog de Charlie Hebdo
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