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Des combattants de l'Etat islamique à proximité de Dema en Libye, le 3 octobre 2014. Crédit photo: REUTERS/Stringer
Des combattants de l'Etat islamique à proximité de Dema en Libye, le 3 octobre 2014. Crédit photo: REUTERS/Stringer

Daech demanderait à ses recrues de se diriger vers la Libye et non plus la Syrie

C'est ce qu'affirme le ministre des Affaires étrangères libyen, qui dit s'appuyer sur des «informations fiables».

Après les attaques terroristes de grande ampleur revendiquées par l'Etat islamique à Paris le 13 novembre, qui ont tué 129 personnes, l'organisation terroriste est confrontée à l'intensification des bombardements menées par les avions russes et français sur la ville de Raqqa, son fief. Et ces opérations militaires qui visent à affaiblir Daech devraient encore se multiplier dans les prochains jours.

Effet ricochet de cette offensive, «le commandant de Daesh demande aux nouvelles recrues de se diriger vers la Libye, et non plus la Syrie, surtout depuis les frappes russes», a affirmé à l'AFP le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Dayri, le 17 novembre, en citant des «des informations fiables».

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De passage à Paris, Mohamed Dayri a condamné les «effroyables opérations terroristes menées par Daech» dans la capitale française, et averti que le groupe jihadiste renforçait sa présence dans son pays.

«Nous nous associons aux appels en France et ailleurs pour une action internationale et une détermination véritable contre Daech, en Syrie et en Irak mais également en Libye, car je crains que la Libye ne devienne dans un avenir proche le prochain sanctuaire de Daech», a ajouté le ministre, dont le gouvernement est reconnu par la communauté internationale.

4.000 à 5.000 combattants

Invité sur le plateau de Le Monde Afrique, Philippe Hugon, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), a lui aussi avancé l'hypothèse d'un repliement de Daech vers la Libye. «Imaginons qu'il y ait une possibilité de régler la question syrienne avec l'Otan, il est évident que l'implantation de l'Etat islamique se ferait en Libye où il y a un chaos non contrôlé», a t-il notamment expliqué. Avant d'ajouter: «on est dans une situation où l'Etat islamique contrôle 20% du territoire libyen, et cherche à étendre son influence.»

Le ministre libyen des Affaires étrangères estime le nombre de combattants de l'EI en Libye «entre 4.000 et 5.000», les Tunisiens, les Soudanais et les Yéménites formant selon lui les plus gros contingents.

Il s'est félicité dans ce cadre de l'opération menée par les Etats-Unis, qui ont annoncé le 14 octobre avoir pour la première fois bombardé l'Etat islamique en Libye, éliminant dans une frappe aérienne l'Irakien Abou Nabil, qu'ils ont présenté comme le chef du groupe extrémiste dans le pays.

 

Camille Belsoeur

Journaliste à Slate Afrique. 

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