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Mozambique - La révolution de la bière au manioc
SABMiller, deuxième producteur mondial de bière, commercialise au Mozambique sa dernière trouvaille: la bière au manioc.
Présentée comme une alternative aux alcools illicites faits maisons par les Mozambicains, la toute nouvelle bière, baptisée Impala —du nom de cet animal agile de la savane semblable à une antilope ou une gazelle—, composée à 70% de manioc et 30% d'orge, débarque dans les bars mozambicains dans l'espoir de révolutionner les habitudes.
Cité par le quotidien britannique The Guardian, le directeur général de SABMiller, Graham Mackay, affirme que «très souvent, l'alcool fait maison à base de manioc est très dangereux pour la santé». Ainsi, profitant d'une loi au Mozambique qui exclu de taxer les bières produites à base de manioc, la firme anglaise SABMiller espèce attirer de nouveaux adeptes avec cette bière vendue à un prix très attractif — «de 65% à 70% moins cher que la bière traditionnelle» d'après Gerry van den Houten, directeur de développement de SABMiller — et sans danger pour les consommateurs, rapporte How We Made It In Africa.
Le plus dans cet ambitieux projet? La firme anglaise SABMiller compte faire participer 15.000 petits fermiers de la région en leur achetant 40.000 tonnes de manioc par an. L'enjeu est de taille pour l'entreprise car le manioc, bien qu'étant la plus importante culture alimentaire d'Afrique, est paradoxalement la moins commercialisée. Et pour cause: le manioc se conserve mal. Une fois récolté, sa durée de vie ne dépasse pas vingt-quatre heures. Composé à 75% d'eau, il se dégrade presque immédiatement après la récolte, ce qui limite son transport à de courtes distances. Mais SABMiller a une astuce pour permettre la conservation du manioc: incorporer le manioc à de la boue sous forme de gateau, ce qui lui permettrait d'alonger sa durée de vie à six mois minimum.
Avec ce procédé, SABMiller espère qu'Impala contribuera ainsi d'ici deux à trois ans à représenter 10% du chiffre annuel de l'entreprise au Mozambique. La prochaine étape étant d'implanter l'industrie de la bière au manioc au Soudan du Sud.
Lu sur How We Made It In Africa, The Guardian
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