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La Coupe du monde 2018 aura un nouvel officiel: un inspecteur antiracisme
Les stades russes qui accueilleront le prochain mondial sont gangrenés par le racisme.
La Coupe du monde 2018 se disputera en Russie. Et parmi d'autres, un défi se dresse devant la bonne organisation de l'évènement: le racisme qui gangrène les stades russes. En ouverture du championnat national en août 2015, une affaire avait notamment secoué le monde du football: l'expulsion du milieu de terrain ghanéen Emmanuel Frimpong, qui avait réagit avec virulence à des insultes racistes criées depuis les tribunes à son encontre.
«Ça arrive presque à tous les matches en Russie, si cela arrivait pendant la Coupe du monde en Russie en 2018, ce serait vraiment scandaleux et moche», avait déclaré par la suite Hulk, attaquant brésilien du club du Zénith Saint-Pétersbourg et grande star au pays de Vladimir Poutine.
Pour juguler les actes racistes d'une frange de ses fans en vue de la Coupe du monde 2018, la Fédération de football russe a annoncé qu'elle allait créer un poste d'inspecteur antiracisme, sorte de super-policier qui surveillera les stades et aura à sa disposition une équipe d'inspecteurs, comme le rapporte le New York Times.
Le déni russe
Mais, «le job, tout comme la question du racisme dans le football russe, est complexe», écrit le New York Times, qui précise que l'homme missionné pour remplir ce rôle, Alexei Tolkachev, balaye le fait même que le racisme est répandu dans le football russe. «Nous les Russes prenons ce problème au sérieux», a affirmé Tolkachev en conférence de presse, avant d'ajouter ensuite avec le sens de la formule: «nous ne considérons pas cela comme un problème sérieux».
Un point de vue qui rejoint celui d'Alexei Smertin, un ancien international russe, qui avait fait polémique en déclarant à la BBC en septembre 2015: «Il n'y a pas de racisme dans le football russe car cela n'existe pas».
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Des paroles difficiles à croire. Fare network, une organisation qui combat les discriminations dans le sport européen, a publié en partenariat avec le centre Sova, spécialisé sur l'étude du nationalisme russe, un rapport qui recense plus de 80 actes racistes dans le football russe entre mai 2014 et mai 2015. «Je ne pense pas qu'il y ait un déni total sur le racisme en Russie, mais il y a certainement un manque de compréhension de la part des officiels russes sur ce qu'est vraiment le racisme», déclarait à Reuters en juillet dernier Yuri Boychenko, directeur de la section anti-discriminations de l'Agence des Nations unies pour les droits de l'homme.
Ce qui fait dire au site d'informations Quartz:
«Tant que les officiels russes n'auront pas pris toute la mesure du problème, les inspecteurs antiracisme ne seront qu'une faible réponse pour mettre fin au racisme dans le football.»