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Une manifestation de partisans du parti d'opposition du CNC, le 28 septembre 2015 à Abidjan. Photo: REUTERS/Thierry Gouegnon
Une manifestation de partisans du parti d'opposition du CNC, le 28 septembre 2015 à Abidjan. Photo: REUTERS/Thierry Gouegnon

En Côte d'Ivoire, l'élection présidentielle est-elle vraiment démocratique?

Plusieurs ONG et partis politiques dénoncent des actes de répression envers l'opposition.

Le scrutin présidentiel, dont le premier tour se tient ce dimanche 25 octobre en Côte d'Ivoire, semble joué d'avance. Le président sortant Alassane Dramane Ouattara s'avance en grand favori et devrait rempiler pour un second mandat. «Le facteur clé est que Ouattara a montré d'exceptionnelles compétences politiques, en neutralisant l'opposition et en cimentant son propre camp pourtant très divisé; tout cela en remportant le soutien de l'opinion», analyse le site Quartz.

Si, le chef d'Etat bénéficie d'un bilan économique reluisant et de la puissance de la coalition présidentielle le RHDP, de nombreuses voix s'élèvent cependant pour dénoncer une répression politique qui empêche l'opposition de lutter à armes égales avec la majorité au pouvoir.

Des opposants en prison

Jeudi 22 octobre, quinze organisations ivoiriennes et internationales, dont Human Rights Watch, ont publié un texte où elles demandent «au gouvernement de privilégier des solutions alternatives à l'interdiction des rassemblements et à l'arrestation de manifestants, à travers des mesures en faveur du dialogue et un dispositif de maintien de l'ordre approprié, pour éviter les violences.» 

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Depuis plusieurs mois des mesures répressives ont en effet été enregistrées. Trois membres de l'opposition, Richard Kouamé Apkelé et Judas Douadé ont ainsi été arrêtés à Abidjan le 9 septembre en lien avec la manifestation interdite du 10 septembre. Après avoir été détenus à la préfecture de police d’Abidjan-Plateau, ils ont été détenus, à partir du 17 septembre, dans un endroit secret et sans possibilité de communiquer avec l’extérieur.

«Ils ont été jugés le 14 octobre par le Tribunal de Première Instance de Yopougon et condamnés à six mois de prison ferme pour trouble à l'ordre public, assortis de la privation de leurs droits civiques et l'interdiction de paraître en dehors de leur lieu de naissance pour une durée de cinq ans. Leurs avocats n’étaient pas informés de leur procès et n’ont donc pas pu les assister», indique Human Rights Watch.

Des candidats boycottent le scrutin

Autre signe de ce malaise politique, deux des dix candidats à l'élection présidentielle ont finalement renoncé à se présenter. Essy Amara et Mamadou Koulibaly ont justifié leur choix en affirmant que les conditions n'étaient pas réunies pour assurer un scrutin transparent. 

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Ancien ministre des Affaires étrangères, Essy Amara a dénoncé dans une conférence de presse donnée le 21 octobre: «une Commission électorale indépendante spectatrice engagée, muette et complice de la violation des dispositions de la loi électorale par le président-candidat», rapporte Jeune Afrique.

Cette répression feutrée amène le site Quartz à comparer Alassane Ouattara à Houphouët-Boigny, premier président de la Côte d'Ivoire qui a dirigé le pays de son indépendance en 1960 à 1993. 

«Houphouët était un autocrate, mais pas complètement un dictateur (...) et maintenant Ouattara revisite les principes de son père spirituel (qu'il a servi trois ans comme Premier ministre)»

Dans les manifestations contre les arrestations d'opposants, le slogan de la Coalition nationale pour le changement (CNC), l'un des principaux partis politiques du pays, était:

«Elections d'accord, mais les conditions d'abord.»

Slate Afrique

La rédaction de Slate Afrique.

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