mis à jour le
Tunisie - Attaquée à cause de sa mini-jupe
L’une des professeures de l'Ecole Supérieure du Commerce de Tunis, sur le campus de la Mannouba, a été attaquée et humiliée par un grand nombre d'étudiants le 28 octobre dernier. Le motif? Sa façon de s'habiller a provoqué de vives réactions d'hostilité auprès des étudiants. Ils lui reprochaient de porter… une mini-jupe. Des étudiants d’autres établissements alentours ont également pris part à cette agression, rapporte le site tunisien Tuniscope.
En réponse, les enseignants de l'Ecole Supérieure du Commerce de Mannouba ont observé le lundi 31 octobre un sit-in. Ils voulaient ainsi manifester «leur solidarité avec leur collègue et faire appel au respect de l’enseignant et de la liberté des personnes». De nombreux étudiants du campus ont également condamné cette agression de la professeure. Mariée et mère de famille, cette dernière avait réussi à se réfugier dans les bureaux de l'administration et éviter que ce mouvement de violence ne dégénère, note Tixup.com.
Cette agression fait d'autant plus de bruit qu'elle intervient après la victoire des islamistes aux élections du 23 octobre pour l’Assemblée constituante tunisienne. En effet, sur la Toile, certains relient directement l’affaire à la victoire du parti Ennahda et craignent une radicalisation religieuse. A cet égard, la mini-jupe attise les passions et les critiques. Certains la considèrent vulgaire, d’autres y voient une marque de la féminité et le reste ne se prononce pas, ce qui ne veut pas dire qu’ils n’ont pas d’avis sur la question.
«La révolution tunisienne est-elle soluble dans la mode?», s'interrogeait pour sa part l'hebdomadaire ELLE dès le mois d'avril dernier. Le magazine de mode français revenait sur un article intitulé «j’ai testé la mini-jupe à Tunis» paru dans le magazine Femmes de Tunise. L'article en question relate une discussion intéressante lors d'un défilé de mode dans la capitale tunisienne entre une jeune fille voilée et son amie. «Tu vois un message politique là-dedans?» a demandé la jeune fille voilée à sa copine cheveux au vent? «Non mais si elles veulent ça, c’est pas mal», lui répond-t-elle.
Lu sur Tuniscope,
A lire aussi
Les Tunisiennes prêtes à défendre leurs droits
Tunisie: les enseignements du scrutin
Art, nudité et islam: le cocktail explosif
