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Liberia - La commission électorale perd la tête
L'entre-deux-tours de l'élection présidentielle au Liberia a fait une «victime». Le président de la Commission électorale nationale (NEC) libérienne, James Fromayan, a annoncé ce 30 octobre sa démission de la tête de la structure. Ce geste vise à satisfaire la demande du candidat de l’opposition Wilson Tubman qui menaçait de boycotter le second tour de la présidentielle.
James Fromayan était accusé d'avoir pris parti par l’adversaire principal de la présidente sortante Ellen Johnson Sirleaf. Il démissionne à une dizaine jours avant le second tour de la présidentielle, qui se tient le 8 novembre prochain.
En annonçant sa démission, James Fromayan a assuré qu'il le faisait pour le bien du Liberia et de manière à ce que Winston Tubman n'ait aucun prétexte à ne pas participer au second tour, lit-on sur RFI.
A l’issue du premier tour de la présidentielle, Tubman avait dénonçait des fraudes et des irrégularités, avant de menacer de boycotter le second tour si le président de la commission restait en place. Il accuse ce dernier d’avoir soutenu le Nobel de la paix 2011 dans le passé. Une allégation dont se défend Fromayan qui assure avoir été impartial tout au long du processus.
Ellen Johnson Sirleaf est arrivée en tête du scrutin avec 43,9% des voix, suivie de Wilson Tubman (32,7%) et de l'ex-chef de guerre Prince Johnson (11,6%), qui a déjà annoncé son soutien au second tour à la présidente sortante.
Le 15 octobre dernier, le Congrès pour le Changement Démocratique (CDC) et neuf autres partis de l'opposition avaient annoncé qu'ils rejetaient les résultats du premier tour communiqués par la NEC, en les estimant «truqués», et en dénonçant des calculs destinés à favoriser Mme Sirleaf et son Parti de l'unité (UP). La démission du président de la commission électorale intervient dix-neuf jours après la demande formulée par l’opposition.
RFI s’interroge sur la réélection de Sirleaf, qui malgré le coup de pouce de la communauté internationale en lui attribuant le Nobel de la paix à quatre jours du scrutin du premier tour, n’a pu atteindre la barre des 50%. Et de se demander si la démission du président de la commission électorale nationale suffira à Tubman pour qu’il soit élu à la tête du pays.
Le Liberia se remet de 14 années de guerre civile qui ont causé près de 250.000 morts et ruiné son économie.
Lu sur RFI
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