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«Si j'avais su que le lion était Cecil, je ne l'aurais pas tué»
Pour la première fois depuis la mort de Cecil le lion, le dentiste américain qui a tué le mythique lion zimbabwéen s'est exprimé lors d'une conférence de presse.
La mort du lion Cecil, aux limites d'un parc national au Zimbabwe à la mi-juillet, avait mit le doigt sur les effets parfois pervers de la chasse sportive en Afrique. Cecil, un fauve célèbre pour sa crinière noire et qui avait été équipé d'un collier GPS par l'université d'Oxford, a été tué dans l’illégalité. Le propriétaire de la réserve avait autorisé la chasse sur son terrain alors qu’il ne détenait pas les autorisations nécessaires.
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Pourtant, théoriquement en tout cas, en Afrique australe, la chasse au lion est extrêmement réglementée: le client, le chasseur professionnel et le propriétaire de la réserve doivent posséder divers permis et autorisations. Les quotas nationaux sont établis pour éviter que la chasse ne nuise au renouvellement des espèces, et dans l’ouest du Zimbabwe, les lions ne sont tués que quand ils ont atteint un certain âge, afin d’être sûr qu’ils ont eu l’occasion de se reproduire. De ce fait, le nombre de lions au Zimbabwe est soit stable soit en augmentation.
Alors comment Cecil a t-il pu être tué par en toute impunité par Walter Palmer, un dentiste américain grand amateur de chasse sportive en Afrique? Pour la première fois, ce chasseur, qui a été très sévèrement critiqué par les médias américains et de nombreuses organisations environnementales, est sorti de son silence en accordant un entretien, dimanche 6 septembre, au quotidien américain Minneapolis Star Tribune. Le dentiste avait déjà réouvert son cabinet début septembre, dans «une atmosphère de normalité», rapportait The Guardian.
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«Tout a été fait correctement. C'était une chasse au lion légale au Zimbabwe. Et grâce au professionalisme des gens qui m'aidaient, nous avons tué un lion», a confié Walter Palmer au Minneapolis Star Tribune. Il a pourtant été démontré que Walter Palmer a tué l'animal sans permis de chasse approprié et surtout, a attiré l'animal hors de la réserve pour le chasser. Ce qui est strictement prohibé au Zimbabwe. «Si j'avais su que le lion avait un nom et était important pour le pays et faisait l'objet d'une étude je ne l'aurais pas tué», s'est justifié Palmer.
Dans l'interview qu'il a accordé, le dentiste ajoute qu'il est resté discret depuis la mort de Cecil pour «des raisons de sécurité» envers sa famille. «Ils ont été menacés sur les réseaux sociaux encore, encore et encore. Je ne comprend pas ce manque d'humanité envers des gens qui ne sont en rien impliqués dans cette affaire», a t-il dit. Aucune action en justice ni demande d'extradiction n'a pour le moment été émise par les autorités du Zimbabwe, qui avaient pourtant faire part de leur volonté de poursuivre Walter Palmer en juillet.