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Abus sexuels : l'armée française

L'armée française est une nouvelle fois impliquée dans une affaire d'abus sexuels en Centrafrique, après un premier scandale en avril dans ce pays et un autre en juillet au Burkina Faso, qui ternissent son image malgré sa volonté affichée de punir sévèrement les coupables.

L'affaire, révélée jeudi par le Haut Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, porte sur "des allégations d'abus sexuel d'une jeune fille" par un soldat de la force française Sangaris.

"La jeune fille, probablement en fin d'adolescence au moment des faits allégués, a donné naissance à un enfant en avril", précisent les services du Haut commissaire dans un communiqué diffusé à Genève.

Les faits se seraient produits il y a environ un an et le personnel des Nations Unies en République centrafricaine (RCA) en a été informé le 30 août.

"Ceci est la dernière d'une série d'allégations effroyables d'abus et d'exploitation sexuelle par des troupes étrangères en RCA", a déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein, en visite à Bangui.

Il a ajouté que les autorités françaises avaient été informées de ces dernières accusations et que l'ONU se tenait disponible pour les aider dans leurs enquêtes.

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a "immédiatement ordonné une enquête de commandement et saisira le parquet de Paris dès que des éléments lui seront transmis", a-t-on annoncé dans son entourage, en notant n'avoir pour l'heure connaissance que du communiqué.

"Les autorités françaises ont demandé aux Nations Unies de leur transmettre officiellement toutes les informations dont elles disposent (...) Elles sont déterminées à faire toute la lumière sur cette affaire", a ajouté le porte-parole du ministère, Pierre Bayle.

Si les faits sont avérés, "des sanctions disciplinaires exemplaires seront prononcées", outre les suites judiciaires auquelles ils pourront donner lieu, a souligné M. Bayle. 

Dans l'immédiat, l'Unicef va fournir un soutien psychosocial et une assistance juridique à la jeune fille et à sa famille via une ONG partenaire. La victime présumée a aussi déposé une plainte pour reconnaissance de paternité auprès des autorités locales.

- 'Assez, c'est assez' -

 

La France enquêtait déjà sur des accusations d'abus sexuels sur des enfants en Centrafrique entre décembre 2013 et juin 2014. Ces allégations, révélées en avril par le quotidien britannique The Guardian, visent notamment 14 soldats français. Les enfants, âgés de huit à 13 ans, auraient également été violés par des soldats du Tchad et de Guinée équatoriale.

Les Nations unies ont été vivement critiquées pour leur lenteur à répondre à ces allégations et pour avoir sanctionné un fonctionnaire qui avait, de sa propre initiative, transmis un rapport aux autorités françaises pour les alerter.

Le 12 août, le chef de la Mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca), le Sénégalais Babacar Gaye, a dû démissionner après une série d'autres accusations d'abus sexuels commis par des Casques bleus sur des mineurs.

"Assez, c'est assez", avait alors martelé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. La Minusca, forte de 12.000 Casques bleus, fait face à au moins 61 accusations de fautes, dont 12 concernant des cas d'abus sexuels.

Le Haut Commissaire aux droits de l'Homme a souligné que les gouvernements des pays qui fournissent des contingents ont l'obligation d'enquêter rapidement sur tous les cas présumés de violences sexuelles.

"Tous les militaires reconnus coupables, qu'ils soient des Nations unies ou d'un autre pays étranger, doivent être condamnés à des peines qui correspondent à leurs crimes", a déclaré M. Zeid.

Lors d'une rencontre fin août à Paris, le président François Hollande a assuré M. Ban que la France serait implacable dans sa lutte contre tous les reponsables d'abus sexuels, selon un responsable français s'exprimant sous couvert d'anonymat.

Début juillet, deux soldats des forces spéciales françaises soupçonnés d'attouchements sur deux petites filles au Burkina Faso ont été immédiatement suspendus et transférés en France où l'un des deux a été mis en examen, sur la foi d'images vidéo.

AFP

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