
mis à jour le
Les chiffres bruts qui se succèdent apportent de l’eau au moulin de tous ceux qui veulent jouer sur la peur de l’autre. Environ 636.000 migrants au Royaume-Uni en douze mois, soit plus du double de l’année 2012, où on en dénombré 286.000. Peut-être 800.000 en Allemagne cette année, soit deux fois plus que le flux de 400.000 des dernières années.
La France, qui a compté 259.000 entrées en 2012 (en hausse de 20% par rapport à 2007), connaît également une hausse des migrants, mais dans des proportions moins élevées qu’en Allemagne: normal, les diplômés qui sont de plus en plus nombreux dans les flux de migrants trouvent plus facilement du travail outre-Rhin. De sorte que c’est surtout sur l’Allemagne –devenue le deuxième pays d’immigration dans le monde– et la Grande-Bretagne que, en Europe, la pression migratoire est la plus forte.
Mais tous ces chiffres sous les projecteurs d’une actualité souvent dramatique doivent être relativisés. En 2012, le nombre de migrants ne représentait malgré tout que 0,4% de la population en France et 0,5% en Allemagne et au Royaume-Uni. Soit 1 personne sur 200. C’est loin d’être négligeable sur une seule année, mais pas de nature malgré tout à bouleverser les grands équilibres de ces pays, tant économiques que culturels. D’autant que, lorsqu’on prend en compte les départs, le solde migratoire est ramené en France à 45.000 personnes en 2012, et pas plus en 2014 selon l’Insee.
Depuis, les flux migratoires se sont densifiés. Il ne s’agit pas de nier que le nombre de personnes qui ont voulu franchir illégalement les frontières de l’Europe a presque triplé sur le premier semestre 2015, selon les estimations de l’agence Frontex, chargée de la surveillance des mouvements migratoires dans l’espace Schengen. Mais avant de chercher à se réfugier derrière des murs qui seront toujours franchis ou contournés et qui ne règleront jamais les problèmes humains, il convient d’analyser cette tendance pour trouver les réponses appropriées.