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Issa Hayatou a «envie d'arrêter» le football africain
Président de la Confédération africaine de football (CAF) depuis 1988, Issa Hayatou a déclaré vouloir mettre un terme à son mandat lors d’un entretien à RFI le 27 février 2011. Des propos recueillis à la suite de la finale du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) 2011, qui opposait la Tunisie à l’Angola (3-0) à Khartoum, au Soudan.
Vraisemblablement, ses responsabilités au sein de la Fédération internationale de football association (FIFA) et du Comité international olympique ne sont pas être étrangères à une telle déclaration.
«J’ai 37 ans de carrière dans le foot, c’est beaucoup. En plus, je suis à la FIFA, au CIO, c’est très contraignant, on est tout le temps dans l’avion, on est tout le temps stressé».
L’Agence de presse sénégalaise (APS) rapporte «qu’il a vraiment envie de dire stop mais ne sait pas encore comment les Africains vont prendre cette décision». Pour le moment, son mandat à la présidence de la CAF va jusqu’en 2013.
A 65 ans, Issa Hayatou ne semble plus considérer ses responsabilités à la tête du foot africain avec la même passion. «Il est temps de raccrocher et de partir. C’est très difficile de se lever chaque matin et de devoir s’occuper du football africain», a-t-il déclaré.
Sa fonction n’est pas de tout repos, et des problèmes se posent déjà quant au déroulement de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) juniors 2011, étant donné qu’elle devait avoir lieu en Libye.
Le président de la CAF a déclaré le 26 février que la compétition, prévue du 18 mars au 1er avril 2011, sera reportée.
«Le pays de Kadhafi est en proie à une forte crise sociopolitique. Les villes de Tripoli et Benghazi où devaient se disputer les matchs de groupes sont dans l’insécurité. Pour ces raisons et à trois semaines du début de la compétition, la CAF a choisi de reporter cette CAN junior de football en changeant de lieu», rapporte le quotidien camerounais Le Jour.
La lassitude affichée du dirigeant de la CAF intervient peu de temps après sa mise en cause dans une affaire douteuse. En décembre 2010, son nom avait été cité dans des affaires de corruption. Vice-président de la Fifa, il aurait perçu des sommes importantes de la part de sponsors en échange de certaines faveurs pour les Coupes du monde à venir. C’est du moins ce qui est ressorti de l’enquête du programme Panorama de la chaîne britannique BBC.
«Trois hauts fonctionnaires de la Fifa qui voteront pour (choisir le pays qui accueillera les) Coupes du monde 2018 et 2022 ont touché des pot-de-vin dans les années 90 […] Nicolas Leoz, Issa Hayatou et Ricardo Teixeira ont perçu de l’argent par une agence évènementielle sportive, elle-même récompensée par des droits (de diffusion télévisuelle, entre autre) sur la Coupe du monde. Les pots-de-vin présumés se retrouvent sur un document confidentiel listant 175 paiements d’un total de 100 millions de dollars» (72 millions d’euros).
Jusqu’alors, Issa Hayatou a toujours nié son implication dans l’affaire, et assuré que les sommes perçues étaient destinées à la CAF.