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Depuis l'attentat de Sousse, les plages tunisiennes sont désertées par les touristes
Une véritable catastrophe économique pour le pays.
C'était la plus grande peur des Tunisiens après l'attaque terroriste de Sousse, le 26 juin, qui avait fait 38 morts sur une plage de cette station balnéaire située à 168km au sud de Tunis: voir les touristes, qui sont l'une des principales ressources du pays, fuir en masse. Presque un mois après le drame, c'est la triste réalité. Les plages tunisiennes sont désertes en pleine saison touristique.
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Dans un reportage daté du jeudi 16 juillet et intitulé «L'inquiétant silence des plages de Tunisie», le journal Libération dresse un sombre panorama de la situation sur le littoral de la ville très touristique d'Hammamet, à proximité de Tunis. «Cela fait une semaine que je n'ai rien vendu», constate Baïssam, propriétaire d'une échoppe de souvenirs. «Au maximum, on voit cinq ou six touristes par jour. On n'a rien d'autre à faire que de s'asseoir à l'ombre et attendre.»
Le 9 juin, le ministre des Affaire étrangères avait recommandé aux touristes britanniques de quitter le pays et déconseillé tout voyage «non essentiel» en Tunisie, arguant de dispositions locales insuffisantes face à la «forte menace terroriste». Jugeant qu'une «nouvelle attaque terroriste est hautement probable», le ministère des Affaires étrangères indique sur son site ne pas croire que «les mesures mises en place (par le gouvernement tunisien) soient suffisantes pour protéger actuellement les touristes britanniques».
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Sur les hauteurs de la cité antique de Carthage classée au patrimoine mondiale de l'Unesco, depuis laquelle s'offre une vue sur Tunis, Mohammed, un guide local, explique à la BBC que les lieux se sont «complètement vidés de touristes». Avec un collègue, il attend desespérement l'arrivée de clients potentiels. «Depuis l'attaque de Sousse, je n'ai plus de travail, je suis au chômage. Le tourisme est complètement mort. Je suis très triste», explique t-il.
Pour le ministre des Transports Mahmoud ben Romdhane, «cela va prendre des années à faire revenir les touristes. Nous sommes également moins attractif pour les investisseurs étrangers. La Tunisie n'est pas un pays où les gens veulent aller actuellement», note-il attristé.
Après l'attaque de Sousse, les autorités tunisiennes avaient tiré la sonnette d'alarme en affirmant qu'une chute des revenus touristiques, qui représentent environ 7% du PIB du pays, serait une catastrophe pour le pays. À la vue de la situation actuelle, c'est pourtant bien ce qui risque de se passer.