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Comment les touristes réagissent-ils à un acte terroriste? C'est l'une des questions que redoutent les Tunisiens après l'attentat de Sousse qui a coûté la vie à 38 personnes, vendredi 26 juin.
Pourtant, un rapport publié par le cabinet Deloitte sur les voyages et le tourisme –et repéré par Quartz– pourrait les rassurer. On y lit notamment:
«Le traumatisme de telles attaques reste probablement ancré, mais l'industrie du tourisme et les clients semblent être devenus plus résiliants. Selon le rapport de compétitivité 2015 de Deloitte pour le Forum économique mondial, le rythme auquel l'industrie de l'hôtel récupère après les troubles politiques ou un évènement violent a "considérablement diminué" au cours des quinze dernières années.»
Dans le rapport, on peut ainsi lire que le taux de remplissage des hôtels new-yorkais a mis trente-quatre mois à récupérer du 11-Septembre. En comparaison, il a fallu douze mois aux hôtels madrilènes pour retrouver les mêmes taux après les attentats de 2004, et neuf mois aux hôtels londoniens après ceux de juillet 2005. L'attentat de Boston et le meurtre de Lee Rigby à Londres ont, eux, eu un impact limité, selon le rapport.
«Bien que l'impact des attentats de janvier en France ne soit pas présent dans les données, des indices anecdotiques suggèrent que les hôtels qui visent le marché des loisirs a souffert d'un impact immédiat à court-terme.»
Le rapport donne plusieurs raisons, mais explique également qu'il y a eu un changement de mentalité avec «l'émergence d'une culture du "continuer comme avant", en réponse au terrorisme».
Quartz rappelle que l'Organisation mondiale du tourisme avait déjà identifié ce phénomène après les attentats de 2005, en Égypte où 88 personnes avaient été tuées:
«L'agence avait alors noté que les changements au niveau des activités touristiques avaient été minimes et que la société civile connaît désormais la nature mondiale de ces menaces [terroristes] et a choisi de ne pas y céder.»
Un phénomène qui on l'espère se reproduira en Tunisie.