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Une campagne anti-mutilations génitales en Egypte. REUTERS/Tara Todras-Whitehill
Une campagne anti-mutilations génitales en Egypte. REUTERS/Tara Todras-Whitehill

L'été, la triste saison des mutilations génitales des jeunes filles en Egypte

L'Egypte est l'un des pays où les pratiques de mutilations génitales sont les plus répandues.

Selon les Nations unies, l'Egypte est l'un des pays au monde où les mutilations génitales féminines sont les plus pratiquées. Parmi les 125 millions de jeunes filles et de femmes qui ont été mutilées et sont actuellement en vie à travers le monde, une sur quatre vit au pays des Pharaons. 

Les autorités égyptiennes ont également enquêté sur ces pratiques. Un rapport gouvernemental révèle que 92% des femmes mariées entre 15 et 49 ans ont déjà été victimes de mutilations génitales dans leur vie. Un chiffre qui s'élévait à 97% en 2000. Il y aurait donc une légère baisse du phénomène qui reste cependant largement la norme. Et c'est l'été que la plupart des mutilations sont opérées sur les jeunes filles, rapporte CNN dans un reportage sur le sujet

"La plupart des femmes qui ont été mutilées l'ont été entre 9 et 12 ans, et les opérations se font habituellement pendant l'été qui est aussi la période des vacances scolaires. Ce qui permet aux jeunes filles de cicatriser chez eux après l'opération", écrit CNN.

Parmi les femmes interrogées, Mona Mohamed raconte comment elle a été opérée à l'âge de 10 ans un jour chaud d'été dans son village en Haute-Egypte. "J'étais terrifiée", confie t-elle. Un docteur lui a fait une injection pour l'anesthésier, et lorsqu'elle s'est réveillée elle a réalisé qu'elle avait été mutilée. 

Selon les Nations unies, les mutilations génitales n'ont pourtant aucune légitimité médicale. "C'est une violation des droits de l'homme", affirme Jaime Nadal-Roig, la représente des Nations unies pour les populations au Caire, à CNN. 

Mais l'Egypte fait des efforts pour endiguer ces pratiques. En 2008, 74,4% des jeunes filles entre 15 et 17 ans avaient été opérées, contre 61% en 2014. Un signe clair que les campagnes pour mettre fin aux mutilations génitales - dont la plus courante est l'excision partielle ou totale du clitoris - fonctionnent selon les activistes. La semaine dernière, l'Egypte a annoncé un nouveau plan pour réduire de 10 à 15% supplémentaires ces pratiques. 

"C'est un plan ambitieux, mais maintenant je pense que le climat politique nous est favorable et que nous pouvons atteindre nos objectifs", a annoncé le Conseil national pour la population, qui milite pour l'éradication des mutilations génitales. 

Lu sur CNN

Slate Afrique

La rédaction de Slate Afrique.

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