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Le Soudan a t-il fait du chantage en encerclant des troupes sud-africaines?
L'ONU dément les accusations lancées par des soldats sud-africains.
L'affaire Omar el-Béchir semble prendre une nouvelle dimension. Le président soudanais, recherché pour génocide par la Cour pénale internationale (CPI), est reparti lundi du sommet de l'Union africaine en Afrique du Sud sans attendre que la justice sud-africaine ne statue sur une demande d'arrestation transmise par la CPI. La justice, saisi par une ONG, avait pourtant rendu un jugement demandant au gouvernement sud-africain d’empêcher Omar el-Béchir de quitter le territoire national tant que la justice du pays ne s'était pas prononcée sur la demande d’arrestation du président soudanais formulée par la CPI.
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Mais les choses ne se seraient pas déroulées aussi simplement. Plusieurs médias, dont RFI et News 24, affirment qu'alors que le retour de chef d'Etat soudanais dans son pays était menacé, l'armée soudanaise a encerclé les 1.400 soldats sud-africains présents dans les opérations de maintien de la paix au Darfour au sein de la Minuad, une mission conjointe de l'Union africaine et des Nations unies. En s'appuyant sur des sources militaires, le site sud-africain News24 affirme que "la vie des soldats africains a servi de garantie pour un retour de el-Béchir au Soudan." L'armée soudanaise ne se serait retirée qu'au moment où l'avion du chef d'Etat soudanais a atterri à Karthoum, la capitale.
Des accusations démenties par l'ONU
"Nous avons vraiment eu peur, nous étions encerclés par des soldats", explique à un militaire sud-africain présent sur place à News24. "Nous avons distribué des munitions supplémentaires à toutes nos troupes dans le cas où il y en aurait eu besoin", ajoute t-il.
Une version démentie mardi 17 juin en soirée par les Nations unies. "L'Afrique du Sud a actuellement 802 soldats déployés à Kutum, Malha et Mellit dans le nord du Darfour. Nous pouvons confirmer que les troupes sud-africains n'ont pas été prises en otage ni même menacées", a déclaré le porte-parole de l'ONU, Farhan Haq.