mis à jour le

Pour être sûr de la mort de Mokhtar Belmokhtar, il ne faudra se fier qu'aux Américains
Les Etats-Unis sont les seuls à attendre les autopsies lors des annonces de décès de chefs de groupes terroristes.
Vous n'allez pas nous croire, mais l'armée américaine pourrait être citée en exemple dans un cours de journalisme. Pour un cas bien précis, celui des annonces de décès des chefs de groupes terroristes.
Souvent à l'origine des frappes qui ciblent les têtes pensantes du terrorisme mondial, les Etats-Unis prennent soin de croiser leurs sources sur le terrain pour annoncer la mort, ou non, de leurs ennemis. Un cas de figure qui se vérifie encore avec le leader djihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, dont les autorités libyennes ont annoncé le décès dimanche soir dans un communiqué.
En voici la teneur:
«Le gouvernement libyen annonce que l'attaque d'avions américains, qui a été menée en accord avec le gouvernement libyen par intérim, a provoqué la mort du très recherché terroriste Mokhtar Belmokhtar et de plusieurs membres de l'organisation terroriste (Al-Qaeda au Maghreb islamique) dans l'est de la Libye.»
Mais le Pentagone, qui a précisé que le raid avait eu lieu dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 juin, s'est montré beaucoup plus prudent. «Nous évaluons les résultats de l’opération et fournirons des informations supplémentaires quand cela s’avérera approprié», a déclaré son porte-parole dans un communiqué. L’armée américaine attend en fait les résultats de l’autopsie des corps avant de se prononcer sur le sort de Belmokhtar.
Le gouvernement de Tobrouk/Bayda annonce que Mokhtar Belmoktar a été tué dans cette frappe US sur Ajdabya https://t.co/wLa7nGJPcd
— David Thomson (@_DavidThomson) 14 Juin 2015
En 2013, c'est l'armée tchadienne qui avait crié victoire trop tôt en annonçant la mort prématurée de celui qui avait organisé l'attaque sanglante du complexe gazier algérien d'In Amenas dans laquelle 37 otages avaient trouvé la mort. Dans un raid lancé contre une base islamiste, les soldats tchadiens, appuyés par l'armée française, avaient tué Abou Zeid, un autre leader d'Aqmi, mais le corps de Mokhtar Belmokhtar n'avait jamais été officiellement identifié.
Autre cas d'école, celui des annonces multiples et jamais confirmées autour de la mort ou de graves blessures subies par le chef de l'organisation Etat islamique (EI), al-Baghdadi, dans des attaques aériennes américaines en Irak. En avril 2015, une radio iranienne avait annoncé le décès du leader de l'EI à la suite d'une frappe d'un drone américain dans le village irakien de Umm al-Rous, à proximité de la frontière syrienne.