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Vif débat aux Etats-Unis sur l'aide à l'avortement pour les femmes violées en zone de guerre
Des leaders religieux et des activistes des droits de l'homme ont interpellé le président Barack Obama jeudi 4 juin.
Une coalition de leaders religieux américains et d'activistes des droits de l'homme ont interpellé le président Barack Obama jeudi 4 juin pour lui demander de débloquer des fonds pour permettre à des femmes violées lors de conflits dans le monde, et notamment en Afrique où les combattants de Boko Haram ont déjà violé des milliers de femmes, d'avorter dans de bonnes conditions.
Les leaders de groupes juifs, chrétiens et musulmans ont accusé le président des Etats-Unis de privilégier la parole aux actes sur ce sujet. Barack Obama a, en effet, pour le moment refusé de financer directement des opérations chirurgicales pour aider des femmes victimes de viols à avorter hors des Etats-Unis, rapporte le New York times. "N'abandonnons pas les femmes et les jeunes filles victimes de viols en zone de guerre. Agissons maintenant", avait pourtant déclaré Obama cette semaine à Washington.
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"Le président Obama a parlé de compassion à propos de ces femmes violées en marge de conflits, mais il a échoué à transformer cette compassion en actes", ont affirmé dans un message commun les chefs religieux et activistes. La loi fédérale américaine interdit au gouvernement de fournir une assistance financière pour soutenir "une tierce personne à pratiquer des avortements". Mais les opposants à cette loi ont fait savoir jeudi 4 juin qu'un amendement à cette loi deposé en 1973 interdisait uniquement le soutien aux avortements à l'étranger dans le cas où ceux-ci s'apparentent à une méthode de contraception de "planning familiale", mais non en cas de viol ou d'inceste. Ils ont donc exigé un ordre exécutif de la part de la Maison Blanche pour débloquer des fonds gouvernementaux.
"Le Président est en train d'échouer dans la lutte pour soutenir les femmes et les jeunes filles violées lors de conflits armés", a déclaré Serra Sippel, le président du Centre pour l'égalité des genres. Une nouvelle conférence organisée en les murs de l'église épiscopale de St John a également vu une douzaines d'opposants exprimé une nouvelle fois leur colère sur la question.
La Maison Blanche a répondu via un communiqué qu'elle prenait le sujet "extrêmement au sérieux".