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Les Tunisiens exigent plus transparence concernant les revenus du pétrole
La campagne «Winou El Pétrole» provoque un vif débat dans le pays.
De nombreux tunisiens ont exigé ces dernières semaines une plus grande transparence sur les revenus énergétiques du pays. Une campagne, nommée «Winou El Pétrole», a provoqué la foudre d'hommes politiques et de certains figures intellectuelles, explique dans un article le site d'informations Nawaat.
"Pour une fois que nos concitoyens se saisissent de leur droit constitutionnel pour demander une transparence sur les revenus énergétiques, les médias et les intellectuels proches de l’ancien régime n’ont pas manqué l’occasion afin de monter au créneau et orchestrer une compagne de vulgarisation voire de diabolisation contre ce mouvement de citoyen. A l'unisson, ils se sont se sont mobilisés pour combattre ce danger: la transparence!", écrit Nawaat.
Quelles étaient les demandes des citoyens en colère? Rendre public l'audit sur l'état de nos ressources pétrolières, injecter de la transparence sur les modalités d'octroi des permis et les conditions liées aux contrats d'exploitation, ou encore rendre obligatoire la publication des indices de production, du prix de vente du pétrole et des recettes générées par l'Etat.
D'après le journaliste Sofiene Ben Hamida, citée par Nawaat:
"La polémique déclenchée depuis plus d'une semaine autour des richesses pétrolières de la Tunisie est suspecte et malsaine. Elle ne vise pas à poser la problématique de la gestion des richesses naturelles nationales dans le sens d'une meilleure transparence et dans le cadre d'une bonne gouvernance. Elle s'insère dans le cadre d'un calcul politicien douteux, dangereux même, qui vise à priver l'Etat national des conditions de sa pérennité et, donc, son démantèlement."
Selon Nawaat, "l'initiative «Winou El Pétrole» a manifestement tapé là où ça fait mal. Le tunisien compte bien jouir de sa citoyenneté, c'est une des rares choses que lui a offert la révolution. La transparence est un des fondements de la bonne gouvernance, et en ces temps de crise, ce genre d'initiative ne peut qu'être salutaire."