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Les conditions dramatiques endurées par les réfugiées burundais
Une épidémie de choléra a touché 3.000 personnes dans un camp de réfugiés burundais en Tanzanie. Près de 100.000 personnes ont déjà fuit le Burundi depuis le début de la crise.
La crise qui touche le Burundi n'est pas qu'un drame intérieur. Si les affrontements entre opposants au président Pierre Nkurunziza et forces de l'ordre ont fait plus de 20 morts ces dernières semaines, principalement à Bujumbara la capitale, la situation est encore plus dramatique pour les dizaines de milliers de Burundais qui ont fuit le pays par crainte de violences.
Les Nations unies ont annoncé vendredi qu'une épidémie de choléra a touché 3.000 réfugiés dans un camp en Tanzanie, un pays frontalier du Burundi. Un haut-fonctionnaire tanzanien du ministère de la Santé a confié à l'agence de presse Reuters qu'au moins 33 personnes avaient trouvé la mort dans cette épidémie qui s'est propagée par de l'eau contaminée à Kagunga, un village à proximité de la ville de Kigoma sur les rives du lac Tanganyika.
"L'épidémie est de pire en pire. Il y a à ce jour 3.000 cas déclarés et ce nombre augmente de 300 à 400 nouveaux cas par jour", a déclaré un porte-parole du Hait-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).
"Les conditions sont terribles"
Depuis le début de la crise, près de 100.000 Burundais ont fuit leur pays par craintes de représailles, selon les chiffres de l'UNHCR. "Plus de 105.000 personnes ont maintenant quitté le pays, dont 70.187 personnes en Tanzanie, 26.300 au Rwanda et 9.183 dans la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo", note Karin de Gruijl, un porte-parole de l'organisation.
C'est en Tanzanie, là où il y a le plus de réfugiés que les conditions sont les plus difficiles. "Avec la forte hausse du nombre de personnes qui arrivent à Kagunga, les conditions de vie sont extrêmement difficiles", souligne Karin de Gruijl. "Les gens se débrouillent pour apporter un peu de nourriture et peuvent pêcher dans le lac, mais le manque d'eau potable est terrible."
Les réfugiés craignent des violences ethniques à l'approche de l'élection présidentielle du 26 juin, où se représente le president Pierre Nkurunziza qui brigue un troisième mandat, ce que la constitution lui interdisait avant que sous la pression du gouvernement la cour constitutionnel accepte de modifier la législation.
Le Burundi vit avec le spectre de la guerre civile entre Hutus et Tutsis, qui avait ravagé le pays entre 1993 et 2005. "Aucun Burundais ne veut revivre les tensions de la division ethnique ou de tout autre nature", a déclaré Pierre Nkurunziza mercredi lors d'un discours.