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Des témoignages accablants de manifestants marocains victimes de torture
Amnesty International a rassemblé dans un rapport de nombreux témoignages de marocains victimes de violences des forces de police lors des manifestations de 2011.
La pile de témoignages rassemblés par l'ONG Amnesty International sur la torture au Maroc fait froid dans le dos. Dans un rapport intitulé L’Ombre de l’impunité. La torture au Maroc et au Sahara occidental, Amnesty révèle une réalité plus sombre que l’image d’ouverture présentée par les dirigeants marocains lorsqu’ils ont réagi aux soulèvements populaires de 2011 dans la région en promettant d’adopter tout un ensemble de mesures progressistes et une nouvelle constitution prohibant la torture.
Voici des extraits de témoignages de manifestants marocains victimes de torture.
«Certains étaient armés de longs bâtons. Ils m’ont roué de coups sur tout le corps, de la tête aux pieds. Puis un policier en civil a serré des menottes dans sa main et m’a frappé entre les yeux. Je suis tombé, assommé. Ensuite, les autres sont arrivés et ont écrasé du pied ma vessie jusqu’à ce que j’urine. Ils m’ont frappé jusqu’à ce que je perde connaissance, puis m’ont jeté devant le campus à titre d’avertissement aux autres étudiants. Les étudiants pensaient que j’étais mort.»
«Des policiers antiémeutes sont arrivés derrière moi et m’ont fait trébucher. Je suis tombée et ils ont déchiré mon foulard et m’ont frappée. Puis ils m’ont traînée par les jambes, face contre terre, jusqu’à leur camionnette. Dedans, une dizaine d’autres attendaient. C’est à ce moment-là qu’ils m’ont frappée le plus fort.»
«Au poste de police, ils m'ont mis dans une cellule dont la porte était ouverte. Des policiers n'arrêtaient pas d'entrer et de sortir. Ils menaçaient de me violer, et ont essayé d'enlever mes vêtements. L'un d'entre-eux m'a dit: "si je te vois encore à l'université je te violerai". À chaque fois qu'un nouveau policier venait, j'espérais un peu de compassion, mais il m'insultait et me menaçait de viol pendant que les autres riaient.»
Amnesty International a également produit un court-métrage vidéo pour dénoncer ces pratiques.