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Pierre Nkurunziza tente de détourner l'attention en agitant la menace des Shabab
Le Président du Burundi a fait son premier discours officiel dimanche, quelques jours après le coup d'Etat raté mené contre son gouvernement.
Le Président du Burundi Pierre Nkurunziza a fait sa première apparition en public, dimanche, depuis la tentative de putsch manquée contre son gouvernement la semaine dernière. Mais le chef d'Etat du Burundi n'a pas dit un mot de cette crise politique, ni des manifestations massives contre sa décision de briguer un troisième mandat présidentiel lors de l'élection du 26 juin.
À l'inverse, Pierre Nkurunziza a évoqué lors de son discours des menaces terroristes qui, selon lui, menaceraient son pays. "J'ai décidé de venir à mon bureau ce dimanche dans le but de discuter avec mes partenaires kényans et ougandais des mesures à prendre pour protéger nos citoyens contre Al-Shabab (le groupe terroriste somalien)", a déclaré le Président burundais.
Mais un porte-parole du groupe Al-Shabab a nié toute attaque contre le Burundi dans une déclaration faite à l'agence de presse Reuters. "Nous pensons que c'est une tentative pour appaiser ses concitoyens qui manifestent dans la rue contre sa politique dictatoriale, ou une façon de détourner l'attention du monde de lui-même pendant qu'il prépare une répression de masse contre ses opposants", a t-il expliqué.
Le Burundi a fourni le deuxième plus fort contingent d'hommes dans le cadre de la mission de l'Union africaine en Somalie avec 5.432 soldats. Les Shabab ont déjà mené des attaques terroristes au Kenya et en Ouganda en guise de représailles, mais jamais au Burundi pour le moment.
Les opposants à Pierre Nkurunziza l'accusent d'avoir violé les accords d'Arusha, signés en l'an 2000, après une sanglante guerre civile entre Tutsi et Hutu. La Constitution de 2005 interdit à un Président de réaliser plus de deux mandats à la tête du pays. Mais Pierre Nkurunziza affirme qu'il a été élu par le Parlement en 2005, année de son arrivée au pouvoir, et non par le peuple. Sous sa pression, la cour constitutionnel a modifié la Constitution pour lui permettre de briguer un troisième mandat.