mis à jour le

Contrairement à Ferguson, les problèmes de Baltimore ne sont pas avant tout raciaux
Les émeutes ne proviennent pas d'un manque criant de représentation de la population afro-américaine.
De loin, on pourrait penser que les émeutes qui viennent d'éclater dans la ville de Baltimore aux États-Unis ressemblent à ce qui s'est passé à Ferguson à l'été 2014. Dans les deux cas, les violences ont été déclenchées par la mort d'un jeune noir poursuivi par la police, Michael Brown à Ferguson et Freddie Gray à Baltimore.
Mais la situation de ces deux villes est très différente. Comme l'écrit le journaliste Michael Fletcher dans le Washington Post: «Baltimore n'est pas Ferguson et les problèmes principaux de la ville ne sont pas raciaux. Le maire, le président du conseil municipal, le chef de la police, le procureur et d'autres leaders locaux sont noirs, tout comme la moitié des forces de police de la ville.»
On n'a donc pas affaire, comme à Ferguson, à un criant manque de représentation de la population afro-américaine. Dans la petite ville du Missouri où Michael Brown est mort en août dernier, 67% de la population est noire mais, au moment des émeutes, les Afro-Américains étaient quasiment absents des institutions locales. Le chef de la police et le maire sont blancs et, sur 53 policiers de la ville, seuls trois étaient afro-américains l'été dernier. Depuis les émeutes, la population noire s'est mobilisée pour les élections et plus d'Afro-Américains ont été élus au conseil municipal.