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Situation de crise au #Burundi où la tension monte
Des violences secouent Bujumbara où des milliers de personnes manifestent contre la volonté du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat.
Au Burundi la crise politique s'accélère depuis que le Président Pierre Nkurunziza a fait part, officiellement, de son ambition de briguer un troisième mandat à la tête du pays, alors que la Constitution interdit à un président de rester plus de 10 ans en exercice. Le leader du parti Forces pour défense contre la démocratie (FDD) est déjà au pouvoir depuis 2005.
Selon plusieurs média, dont la BBC et RFI, l'armée a obligé plusieurs radios privées à arrêter d'émettre. Ainsi, la Radio publique africaine (RPA), principale radio privée du pays, n'émet plus sur Bujumbara. "La radio est fermée sur décision des autorités" a affirmé l'animateur qui était à l'antenne avant que le signal ne coupe.
Par ailleurs, des milliers de personnes défilent contre Pierre Nkurunziza pour la deuxième journée d'affilée dans les rues de Bujumbura. Au moins trois personnes ont été tuées dimanche alors que la police a tiré plusieurs fois en l'air pour disperser la foule. L'activiste pour les droits de l'homme, Pierre Claver Mbonimpa a lui été arrêté dans les locaux locaux de son association.
Envoyée spéciale sur place pour la radio RFI, la journaliste Sonia Rolley décrit la situation via plusieurs tweets.
#Burundi #Musaga affrontements entre manifestants et policiers. camion anti-émeutes, lacrymo contre pierres @RFI pic.twitter.com/v8qhSdnJaU
— Sonia Rolley (@soniarolley) April 27, 2015
#Burundi #Cibitoke : les jeunes chantent "je vous le jure, c'est vrai, Nkurunziza ira à la CPI". Les militaires n'interviennent pas @RFI
— Sonia Rolley (@soniarolley) 27 Avril 2015
Un mandat d'arrêt a par ailleurs été émis contre Vital Nshimirimana, le principal organisateur au sein de la société civile de la campagne anti-Nkurunzia et passé dans la clandestinité, mais qui a promis, dans un entretien téléphonque à l'AFP, de poursuivre le mouvement.
"Ca ne fait que commencer, le mouvement ne s'arrêtera que quand Nkurunziza annoncera qu'il renonce à sa candidature", a t-il dit. "Le peuple burundais et la communauté internationale sont témoins que nos manifestations sont pacifiques." Entre dimanche et lundi, "envirion 320 personnes" ont au toral été arrêtés, a affirmé un haut gradé de la police à l'AFP.
Sur Twitter, plusieurs habitants de Bujumbura ont publié des photos des manifestations et des affrontements entre les opposants à Pierre Nkurunziza et les forces de l'ordre.
#Burundi,les manifastations continuent dans certains quartier@Bujumbura pic.twitter.com/Vu0ekRsxkk
— Elam (@Elamnk) April 27, 2015
L'ONG Amnesty International, présente sur place, indique quand à elle que plus de 100 personnes ont été arrêtés par l'armée le 17 avril. Et selon l'ONG, "au moins 65 d'entre-eux sont inculpés pour avoir troublé l'ordre public".
#Burundi Police arrested more than 100 people on 17 April during a demonstration against a further presidential bid by Pres Nkurunziza
— AmnestyEasternAfrica (@amnestyEARO) April 27, 2015
At least 65 of the protesters arrested in #Burundi are being charged for “participation in an insurrectional movement” among other charges
— AmnestyEasternAfrica (@amnestyEARO) 27 Avril 2015
Des milliers de Burundais ont rejoint le Rwanda pour fuir les violences
Depuis plusieurs semaines, le nombre de Burundais qui fuient vers le Rwanda ne cesse d'augmenter. Selon un décompte délivré samedi 25 avril par le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), il y a aujourd'hui 17 000 Burundais réfugiés au Rwanda. Tous disent fuir par craintes des Imbonerakure, les membres de la ligue de la jeunesse du FDD, le parti au pouvoir.