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Mauritanie - Les coups d'Etat, c'est du passé

Le dialogue politique porte ses fruits en Mauritanie. A l’issu d’un mois de discussions, la coordination de la majorité présidentielle et quatre partis de l’opposition sont tombés d’accord en vue de réformes constitutionnelles en Mauritanie. Les échanges ont porté autour de thèmes liés au renforcement de la démocratie dans le pays et ont abouti à un accord visant à interdire les coups d’Etat et à favoriser le changement du pouvoir par voie démocratique, a rapporté RFI.

Les deux camps ont convenu d’inscrire dans la Constitution la criminalisation des changements anticonstitutionnels et des coups d’Etat militaires. Désormais, les auteurs de coups d'Etat, les personnalités ou les partis politiques qui y prendront part ou qui les auront facilités ou encouragés, seront passibles de peines prévues par la loi qui a été ratifiée le 17 septembre dernier lors de la cérémonie de clôture du dialogue entre la majorité et l'opposition. Selon les termes de l’accord de ladite loi, les coups d’Etat passés seront considérés comme prescrits. Une loi excluant tous les militaires de toutes activités politiques est également préconisée.

Depuis 1978, la Mauritanie est marqué par des coups d’Etat. Elle a été dirigée en grande partie par des militaires ou d’anciens militaires qui ont pris le pouvoir par la voie de la force. Le dernier en date remonte à 2008 avec Mohamed Ould Abdel Aziz, un général à la retraite qui par la suite a remporté l'élection présidentielle de 2009.

Dans le contexte communautaire, suscité par le recensement, les textes prévoient également de criminaliser l’esclavage en réaffirmant la diversité culturelle du pays, et propose de l’inscrire tout comme le statut de l’arabe comme langue officielle en Mauritanie.  

Les accords signés suggèrent également de passer de 95 à 146 députés et préconisent une liste nationale de 20 sièges réservés aux femmes. Et pour lutter contre la transhumance politique, elle stipule que tout élu qui quitterait son parti en cours de mandat perdrait son siège. Alors que les élections législatives et municipales prévues ce mois d’octobre avaient été reportées, un autre objectif affiché est de créer une commission électorale permanente et indépendante qui «dispose de tous les pouvoirs depuis l’établissement des listes électorales jusqu’à la proclamation des résultats provisoires transmis au Conseil constitutionnel».

Le dialogue regroupait des représentants de quatre partis d'opposition et des formations de la majorité présidentielle. Il a été boycotté par une dizaine de partis d'opposition.

Lu sur RFI