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Pourquoi les Tunisiens se mobilisent
Le 23 octobre, les Tunisiens s’apprêteront à voter pour une Assemblée Constituante. Les campagnes d’engagement et les manifestations ont marqué ces dix derniers jours. Mais c’est surtout la manifestation menée par des extrémistes le 14 octobre dernier, qui a marqué les esprits de certains Tunisiens. Des hommes étaient rentrés dans le bâtiment de la chaîne de télévision privée pour arrêter la projection du film Persepolis car la figure de Dieu y était représentée.
La vidéo du Guardian montre l’une des manifestations organisées en réponse à celle du 14 octobre considérée comme le fait d’extrémisme.
L’une des premières femmes interrogées est en voiture. Elle se rend à la manifestation car elle est certes prête au dialogue, mais pas à la violence et à l’extrémisme. Préoccupée, elle confie que c’est l’avenir de ces deux filles qui la pousse à descendre dans la rue. Les islamistes pensent que les femmes prennent le travail des hommes et accentuent de facto le chômage, observe la jeune femme. Mais selon elle, les femmes ont ces emplois parce qu’elles sont compétentes.
«Non non aux salafistes, oui à l’Etat tunisien civil», scandent les manifestants.
«Les extrémistes, dehors», ajoutent les Tunisiennes présentes dans le cortège.
Une autre femme revient sur la réaction radicale à l’encontre du film Persepolis de Marjane Satrapi. Deux minutes du film ont provoqués l’ire de certains Tunisiens, dénonce-t-elle. Or pour la jeune femme, le film n’offense pas l’islam, ni aucune religion.
Deux hommes rappellent les raisons de la colère tunisienne du 14 janvier dernier, date à laquelle le président Ben Ali a fui la Tunisie. La dignité et la liberté demeurent les fondements de la révolution tunisienne et personne ne pourra remettre en question ces valeurs, pour lesquels des centaines de Tunisiens sont morts.
A la veille des élections, les Tunisiens s’activent pour conduire un grand nombre de leurs compatriotes aux urnes. En témoigne une autre initiative récente de l'association Engagement Citoyen à Tunis qui visait à pousser tous les Tunisiens ayant rejeté Ben Ali à aller voter.
Vu et entendu sur The Guardian
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