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Le Nigeria à la conquête de l'espace

SAT-2, SAT-X. Ces étranges initiales ne sont pas des virus informatiques ou des médicaments à l'essai, mais les noms des deux nouveaux satellites que le Nigeria va mettre en orbite le 7 juillet 2011, rapporte le Nigerian Pilot.

Les engins spatiaux vont décoller depuis le cosmodrome de Dombarovsky, en Russie. Ils s’envoleront en direct à la télévision, simultanément, depuis le lanceur spatial Dnepr, qui compte à son actif l’envoi de 55 satellites du monde entier. «Canada, Allemagne, France, Malaysie, Arabie Saoudite», a égrené fièrement le directeur général de l’Agence de recherche spatiale nigériane (NASRDA), Saidu Mohammed.

NigeriaSAT-2 et NigeriaSAT-X sont les troisième et quatrième satellites mis en orbite par le pays. Le premier, lancé en 2003, est en fin de vie, et le deuxième a failli dix-huit mois après son décollage en 2007. Le Nigeria compte bien rattraper son retard, alors que «plus de 1.000 satellites existent dans le monde, […] la Russie en compte 100, les Etats-Unis 43 et l’Egypte 4», a expliqué Mohammed.

Le directeur a pourtant insisté sur le «formidable» succès du premier satellite NigeriaSat-1:

«C’était le premier à saisir les images de l’ouragan Katrina [qui a fait 1.836 morts aux Etats-Unis en 2005, ndlr] qui ont été partagées avec le gouvernement américain. Le satellite a aussi eu des images du tsunami en Asie, les inondations au Soudan et des feux de forêt en Australie, ce qui a été d’un immense soutien aux pays concernés», a-t-il affirmé au magazine next.

Le NigeriaSat-1 fait partie d’un réseau mondial appelé «la Constellation [satellitaire] de surveillance des catastrophes naturelles», créée afin de partager au mieux les informations et prévenir les déforestations ou les problèmes d’eau:

 «Un pas dans le développement de la science et de la technologie de l’espace est […] un pas de géant vers l’amélioration de la vie socioéconomique de notre chère nation», a déclaré Saidu Mohammed, rappelant en filigrane la célèbre phrase de l’astronaute Neil Armstrong.

Plusieurs commentateurs doutent de l'utilité de la mission de ces deux satellites, dont le coût s’élève à environ 36 millions d’euros, pour un pays où 70% de la population vit encore en-dessous du seuil de pauvreté (CIA, 2007).

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