SlateAfrique

mis à jour le

Pourquoi les islamistes tunisiens sont si populaires

A la veille des élections pour l'Assemblée constituante du 23 octobre, le site d'informations tunisien Kapitalis essaie de comprendre les ressorts de la popularité du parti Ennahdha (la renaissance), le principal parti islamique tunisien. Au ban de la Tunisie de Ben Ali, les islamistes réapparaissent organisés et jouissent d’une audience remarquable, après tant d’années d’absence dans le paysage politique. Kapitalis rappelle que l’islam et encore moins l’islamisme n’étaient acceptés par le pouvoir tunisien de l'époque.

«Exister librement en tant que militant islamiste politique était quasiment impossible sous Ben Ali

En parler pouvait également s’avérer dangereux. Alors comment comprendre qu’un parti absent de la rue tunisienne et de la vie politique puisse être aussi populaire?

«Une partie de la réponse est ailleurs que dans les programmes économiques et est à rechercher du côté des "valeurs".»

«Moins de voleurs et plus de valeurs», tel est le voeu émis par un Tunisien au journaliste de Kapitalis. 

Les candidats du parti Ennahdha ont privilégié ce terrain des valeurs, qui capte les attentes de la population tunisienne, dont la majorité a toujours connu le mirage économique.

La perdition des valeurs citoyennes serait un thème chère à de nombreux Tunisiens. Cette renaissance des valeurs citoyennes marque la rupture avec le système Ben Ali, où la corruption et la mafia étaient la règle. Tout s’achetait. Tout était négociable, le corps d’une jeune fille comme la plume d’un écrivain! Ce sont les cadres de l’ère Ben Ali et tout l’appareil politique qui sont épinglés dans cette lecture de la société tunisienne. «Ils ne servaient pas l’Etat et le peuple mais se servaient de l’Etat pour s’enrichir contre le peuple.»

Sauf que les mauvais comportements observés aux plus hautes fonctions de l’Etat se sont progressivement répandus dans toute la société tunisienne.

«C’était les premiers à se comporter comme des voyous. Un dicton énonce que "l’exemple vient d’en haut" et leur exemple était malsain».

Cette analyse de la société tunisienne met la reconquête des valeurs au centre de la prochaine échéance électorale. Le parti Ennahdha l'a bien compris.

Lu sur Kapitalis


A lire aussi

Aprés la révolution, les islamistes

Ennahdha: "Nous sommes prêts à gouverner"