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Le Mali se frotte au wahhabisme

Le Mali serait-il en passe de glisser sous le giron du wahhabisme, une pratique orthodoxe de l’islam, tout droit venue d’Arabie Saoudite? Dans les mosquées et dans la rue, les islamistes entendent appliquer la charia islamique, raconte Jeune Afrique.

Plusieurs incidents renforcent ce constat d’islamisation de la société. Le 26 septembre dernier, un groupe d’individus hurlant «Allah Akbar» (Dieu est grand) fait irruption dans la boîte de nuit de l’hôtel Flamboyant, dans le quartier de Kalaban Coura de Bamako, la capitale malienne. Ils incendient le bar et disparaissent rapidement.

S’agit-il d’un cas isolé? L’auteur de l’article pense déceler une tendance plus ancienne, qui a conduit à une islamisation de la société malienne. Cela fait déjà plusieurs années que la vie nocturne de la capitale malienne est la cible de groupes islamistes, et principalement les bars et les lieux de rencontres. Ces établissements, vus comme des lieux de débauches, cristallisent l’attention de ces groupes ayant la volonté d’exporter un islam dur au Mali.

Dix ans après le 11 septembre, «les mouvements religieux fleurissent et investissent le terrain politique», déclarait pour sa part RFI, quelques jours avant l'anniversaire des attentats du World Trade Center. «Ce réveil du sentiment religieux est visible à Bamako. Ces dernières années, de plus en plus de jeunes fréquentent la mosquée», précise la radio.

Mais ce que soulève l’article de Jeune Afrique, c’est également l’ambiguïté des autorités maliennes à l’égard de ces groupes. Le gouvernement redoute la mobilisation des islamistes contre lui, comme cela fut le cas en 2009 à propos du Code de la famille.

«Lorsque j'ai commencé à avoir des problèmes avec les fidèles de la mosquée Sabilou Rachad, l'Office malien de l'hôtellerie m'a dit d’élever le mur du patio pour cacher ce qui se passe à l'intérieur. Ce que j’ai fait. Peu après, j’ai dû changer l’entrée de la boîte de nuit. Mais malgré ça, ils sont venus tout casser», indique M. Dembélé, le propriétaire de l'hôtel Flamboyant.

Les groupes religieux s’appuient sur un décret de 2006 pour justifier ou expliquer certains accrochages. «Celui-ci interdit la présence de débits d’alcool à côté des lieux de culte, mais sans préciser la distance minimale devant être respectée», rapporte Jeune Afrique.

D’autant que dans les nouveaux quartiers de Bamako se construisent de nombreuses mosquées qualifiées de wahhabites par la population. Les pratiques de l’islam wahhabite sont différentes, notamment au moment de la prière.

Lu sur Jeune AfriqueRFI