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Ebola: la grève des personnels de santé libériens monte d'un cran
Ils réclament toujours la revalorisation de leurs primes de risque.
La grève des personnels de santé du Liberia, entamée vendredi dernier, devrait se durcir à partir d’aujourd’hui. Jusqu’ici circonscrite à Monrovia, la capitale, elle va s’étendre à tous les hôpitaux et centres de soins du pays, y compris les centres de traitement d’Ebola.
Cette grève vise à obtenir le versement de primes de risque en raison de l'épidémie d'Ebola.
Depuis le début de la grève des personnels de santé libériens, une dizaine de malades sont mortes d’Ebola, notamment dans la clinique Island à Monrovia, la capitale.
«Nous avons ralenti nos activités parce que le gouvernement refuse de satisfaire nos revendications», a déclaré Alphonse Wesseh, un représentant du personnel. Il accuse par ailleurs les autorités de saper toute tentative de médiation ou de compromis.
Le porte-parole du gouvernement Isaac Jackson a nié vendredi tout malaise dans les services de santé, en particulier dans la clinique Island, ouverte en urgence le 21 septembre et administrée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
«Il n'y a pas de protestation, tout se passe bien avec les personnels de santé et les patients sont bien soignés», a assuré M. Jackson, sommant les journalistes, interdits d'accès à l'établissement, de le croire sur parole.
Les soignants sont particulièrement touchés par l'épidémie, qui a fait 201 contaminations parmi eux au Liberia, où 95 en sont morts, selon le dernier bilan de l'OMS.
Le Liberia est le pays le plus touché par le virus de la fièvre hémorragique avec 2.316 morts sur 4.033 au total dans sept pays, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) vendredi.
Intervenant par visioconférence à une réunion sur Ebola organisée jeudi à Washington par la Banque mondiale, la présidente Ellen Johnson Sirleaf a réclamé des fonds pour pouvoir notamment «dédommager les personnels de santé qui, par crainte du risque, ont refusé de reprendre le travail ou hésitent à le faire».
Slate Afrique avec AFP