SlateAfrique

mis à jour le

Egypte - Des coptes sous les balles au Caire

Le centre-ville du Caire, la capitale de l'Egypte, a été le théâtre d’affrontements violents entre des manifestants et les forces de l’ordre dimanche 9 octobre. De nombreux coptes, des chrétiens orientaux, s’étaient réunis devant Maspero, le bâtiment de la télévision d'Etat, pour exprimer leur colère à l’égard du pouvoir militaire de transition, une semaine après l’incendie d’une église à Edfou dans la province d’Assouan.

Représentant entre 6 et 10 % de la population égyptienne, les coptes demandent depuis de longues années une meilleure représentativité au sein de l’Etat. Cela s’accompagnerait d’une égalité de droits entre tous les citoyens égyptiens, toutes confessions confondues.

Dimanche soir, alors que la manifestation devant Maspero a débuté dans le calme, des tirs viennent rompre son cours pacifique. La vidéo du journal de la BBC montre des scènes de chaos, en plein cœur du Caire, à quelques encablures de la place Tahrir, où s'étaient déroulées les manifestations pour la chute du régime d'Hosni Moubarak.

Des premiers tirs ont été entendus. Ils proviendraient à l'origine d'un groupe de personnes qui se seraient introduites dans le cortège pour semer la confusion et la discorde. Il s'agirait de voyous, que les Egyptiens appellent des baltagia, des hommes de main souvent recrutés par des politiciens. Il a fallu quelques secondes pour que la marche tourne en guérilla urbaine entre des civils égyptiens et les soldats, qui encadraient la marche. Le bilan des affrontements est déjà très lourd: les médias égyptiens parlent de 24 morts et d’au moins 200 blessés au Caire.

De son côté, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir a décrété un couvre-feu, allant de deux heures à sept heures du matin. Le Premier ministre Essam Charaf s’est exprimé dans la nuit et a mis en garde les Egyptiens sur le risque de discorde confessionnelle en Egypte. Selon Essam Charaf, l’unité du pays est en danger et menace la transition démocratique de l’Egypte.

Le 4 octobre dernier, une autre manifestation copte avait mal tourné. L’armée avait brutalement dispersé les manifestants. Les pratiques violentes des soldats apparaissent clairement dans une autre vidéo, diffusée dés le lendemain sur les réseaux sociaux. Les coptes étaient déjà descendus dans la rue pour réclamer une autre attitude du pouvoir militaire à leurs égards.

Vu sur BBC News