SlateAfrique

mis à jour le

RDC - Texas, le catcheur qui se bat pour les albinos

Alphonse Texas Mwimba, champion de catch célèbre en République démocratique du Congo - un pays de plus de 66 millions d'habitants- et qui souffre d'albinisme, est depuis 13 ans à la tête d’une fondation de défense des albinos qui porte son nom. Le 18 juin 2011, il a déposé une pétition auprès du Parlement congolais, demandant le vote rapide d’une loi protégeant les albinos, rapporte l'agence Inter Press Service (IPS).

Texas, comme on l’appelle en RDC, réagit à la montée en puissance de meurtres d’albinos dans le pays (deux assassinats ont récemment eu lieu à Mbuji-Mayi et à Kisanga). Ces atrocités étaient jusqu'à peu l’apanage des pays limitrophes, comme le Burundi et la Tanzanie. Souvent, les albinos sont tués pour les pouvoirs magiques qui leur sont attribués.

Texas revendique non seulement la pénalisation des meurtres d’albinos, mais également des mesures susceptibles d’améliorer leur vie quotidienne:

«La sensibilité de notre peau, les effets insupportables des rayons solaires sur notre vision, l’exigence d’appliquer des produits spécifiques, qui coûtent cher, le rejet dont nous sommes objets dans la société et les accusations de sorcellerie […] obligent l’Etat à nous protéger», affirme Alphonse Texas Mwimba.

Le catcheur tente de pousser le gouvernement congolais à emboîter le pas au Burundi et à la Tanzanie. Le premier a en effet adopté en novembre 2008 une loi qui punit de la peine capitale les meurtres d’albinos, tandis que le second a ratifié une convention internationale pour la protection des personnes handicapées, qui intègre les albinos. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît en effet l’albinisme comme un handicap.

Difficile de dire si la RDC suivra le mouvement engagé par ses voisins. Pour le moment, le gouvernement défend son bilan. Aubin Kayilo, un agent du ministère des Affaires sociales rappelle à IPS que les autorités ont mené ces cinq dernières années des actions de sensibilisation destinées aux «non albinos» pour changer leur «comportement en faveur des albinos» et assurer «l’assistance et la promotion (de leurs) droits».

Lu sur Inter Presse Service