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Ebola: c'est quoi le ZMapp, la molécule administrée aux deux Américains malades?
De nombreux espoirs reposent désormais sur cet anticoprs monoclonal doté de fortes propriétés antivirales.
L’information vient d’être donnée par la BBC peu après CNN, l’International Business Times. Ou encore par Business Insider qui parle de «serum secret». Tous les projecteurs médiatiques grand public vont donc se tourner vers «ZMapp». Avec les conséquences économiques que l’on peut imaginer.
«ZMapp»? Il s’agit d’une molécule expérimentale propriété de Mapp Biopharmaceutical Inc., une société de San Diego. Elle a été développée dans le cadre d’un programme de recherche soutenu depuis dix ans par l’armée américaine. «ZMapp», traitement potentiel de l’infection par Ebola, n’avait encore jamais été testé sur l’homme. Ses concepteurs-développeurs sont Larry Zeitlin et Kevin Whaley.
«ZMapp»? Tout ou presque est déjà sur Wikipédia. A savoir un anticorps monoclonal «humanisé» doté de propriétés antivirales de nature à conférer une protection contre l’infection par le virus Ebola. Il n’avait jusqu’à présent été testé que sur des animaux de laboratoire (publication de 2011 et publication de 2012). Son principe actif est élaboré à partir d’un extrait du tabac (Nicotiana tabacum), une plante qui doit naturellement se défendre contre diverses infections virales.
Après des essais relativement concluants chez quelques singes, les autorités sanitaires ont, urgence aidant, décidé de traiter avec le ZMapp le Dr Kent Brantly, médecin américain contaminé par le virus Ebola au Liberia et qui a été rapatrié dans hôpital d’Atlanta.
L’administration de ZMapp par voie intraveineuse au Liberia aurait été suivie d’une amélioration spectaculaire de son état, et ce alors même qu’il commençait à souffrir d’une insuffisance respiratoire. Et c’est cette amélioration qui expliquerait son arrivée «sur ses deux pieds» à Atlanta. Il en irait de même pour Nancy Writebol, une aide-soignante américaine contaminée au même moment que le Dr Brantly et qui est attendue sous peu aux Etats-Unis.
Jean-Yves Nau
Cet article a d'abord été publié sur Slate.fr