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Madagascar - Ravalomanana refait surface

Il y a une situation encore plus gênante que celle de rater son avion: celle de s'en voir refuser l’embarquement. C’est ce qui est arrivé au dernier président élu de Madagascar, Marc Ravalomanana, le 19 février 2011.

Exilé depuis deux ans en Afrique du Sud, son retour était annoncé comme l’événement du week-end. Mais d'après le quotidien malgache Les Nouvelles, la compagnie Airlink a été enjointe par les autorités de l’aviation civile du pays de respecter son statut de persona non grata sur l’île. Ce dernier est donc resté à Johannesburg, la capitale économique de l'Afrique du Sud.

Elu en 2002, Marc Ravalomanana avait été «chassé» du pouvoir en mars 2009 par une insurrection populaire et par l’armée. Les clés de l’Etat avaient été remises au maire de la capitale Antananarivo, Andry Rajoelina. Depuis cette date, il est le président de la Haute Autorité de Transition (HAT), un titre qu’il s’est donné et qui n’est pas reconnu par la communauté internationale.

La feuille de route de l’élection présidentielle, en négociation, a d’ores et déjà écarté toute possibilité pour Marc Ravalomanana de se porter candidat.

Cela semble être ce qui l’a poussé à annoncer son retour par téléconférence le 17 février dernier. Le site Madagascar-tribune.com, qui y a assisté, rapporte que le président en exil s'est montré confiant.

Brandissant ses billets d’avion, il a commencé en affirmant: «Je suis le Président de Madagascar, élu démocratiquement et conformément à la Constitution». Cette déclaration n’aurait pas été prise au sérieux par la HAT, qui ne pensait pas que Marc Ravalomanana puisse prendre le risque de revenir.

Il avait été condamné aux travaux forcés à perpétuité par la Cour criminelle pour la tuerie du 7 février 2009. Cette tentative de retour montre que le président en exil ne prend pas compte de cette condamnation et compte participer à la préparation de la présidentielle.

Marc Ravalomanana a sollicité la médiation de l’Union africaine (UA) qui ne reconnaît pas non plus Andry Rajoelina comme président.

Il a en effet demandé l'intervention de l'UA pour lever son interdiction d'entrer sur le territoire malgache, qu’il estime contraire au «droit».

Lu sur Les Nouvelles