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Nigeria - Accusé d'un attentat raté, levez-vous!

Le procès d’Umar Farouk Abdulmutallab s’est ouvert mardi 4 octobre et le présumé coupable entend bien utiliser le tribunal comme une tribune du terrorisme. Ce jeune Nigérian de 24 ans avait tenté de faire exploser un avion en décembre 2009. Un vol reliant Amsterdam, aux Pays-Bas et Détroit, aux Etats-Unis. Il avait dissimulé les explosifs dans ses sous-vêtements. 279 passagers se trouvaient dans l’avion au moment des faits.

Pour la première journée de l’audience, Umar Farouk Abdulmutallab n’a pas mâché ses mots en affirmant que l’Imam Anwar, tué le 30 septembre par une frappe américaine au Yémen, était toujours vivant. Il est entré dans la salle d’audience vêtu d’un tee-shirt, «une tenue qui déplaît fortement à la juge qui suspend l'audience et lui demande de passer une tenue appropriée», raconte la radio française RFI.

Le quotidien nigérian Next revient sur l’enfance de Farouk Abdulmutallab. Le jeune homme a reçu une bonne éducation et vient d’une famille plutôt aisée. Rien ne laissait présager un tel avenir. Pendant les fêtes de Noël de l’année 2009,Farouk Abdulmutallab monte dans l’avion 253 de la compagnie Northwest Airlines et souhaite devenir un martyr. Son mentor aurait été l’Imam Anwar al-Awlaki, tué le 30 septembre par un drone américain. A l’époque son arrestation avait marqué l’histoire du terrorisme car jusqu’ici, très peu d’Africains subsahariens s’étaient associés à des actes liés à la nébuleuse Al-Qaida.

Devant les jurés, le jeune homme est sans ficelle, sans mentor. Il a décidé de se défendre lui-même. Les charges retenues contre lui sont lourdes: tentative d’acte terroriste, tentative de meurtre et tentative d’utiliser une arme de destruction massive. En réponse aux chefs d’accusations, le jeune Nigérian a répondu par des attaques directes à l’encontre des Etats-Unis. «Les moudjahidin vont anéantir les Etats-Unis, un cancer», a déclaré Farouk Abdulmutallab devant les jurés.

Le jeune homme s’était déjà fait remarquer en septembre lors d’une pré-audience lorsqu’il avait affirmé qu’Ousama Ben Laden était vivant et lancé le mot «Djihad» au nez de la juge. Au gré des déclarations fracassantes, le procès suit toutefois son cours cahotique. Les jurés avaient été prévenu du caractère virulent de l'accusé.

Lu sur Next