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Pour son anniversaire, Desmond Tutu veut le dalaï-lama
Desmond Tutu ne sera malheureusement pas tout à fait comblé lorsqu'il fêtera sa 80e année dans quelques jours:
«Je pense que mon cadeau d’anniversaire sera l’absence du dalaï-lama», déplore l’archevêque sud-africain et prix Nobel de la paix vendredi 30 septembre 2011 dans le Mail & Guardian.
En juin dernier, il avait déposé auprès des autorités sud-africaines une demande d’invitation à son anniversaire, le 8 octobre, du dalaï-lama, cet autre prix Nobel de la paix et leader spirituel bouddhiste. Mais rien n’est moins sûr, au grand dam de l’archevêque sud-africain, qui n’a toujours pas reçu de réponse:
«Il y a peu de chance qu’ils lui accordent un visa. Si telle était leur intention, ils l’auraient déjà fait. Je pense qu’ils vont faire traîner les choses pour que les gens n’aient pas le temps d’exprimer leur colère contre le gouvernement.»
En fait, Pretoria a une préoccupation majeure: ne pas froisser la Chine, son principal partenaire économique. Pour Pékin, même déchargé de toute fonction politique officielle au Tibet, le dalaï-lama n’en reste pas moins un personnage irrecevable.
En 2009 déjà, il s’était vu refuser l’entrée en Afrique du Sud. Officiellement, Pretoria affirme qu’il ne s’agissait pas d’un refus de visa mais d’une demande incomplète. Le dalaï-lama devait venir à l’occasion d’un événement pour la lutte contre le racisme dans le cadre de la préparation de la Coupe du monde de football 2010.
Pour le Mail & Guardian, le président Jacob Zuma préfère se mettre à dos l’opinion sud-africaine plutôt que la Chine et ses investissements:
«La Chine a récemment investi 6 milliards de dollars essentiellement dans le secteur des mines, de la construction et de la finance. Elle a supplanté le Royaume-Uni et les Etats-Unis en tant que plus important partenaire commercial de l’Afrique du Sud. Les relations économiques ont été couronnées par une invitation du pays à rejoindre l’alliance des pays du Bric réunissant le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine en avril dernier.»
Mais toutes ces considérations géopolitiques ne vont en rien consoler Desmond Tutu, qui ne cache pas sa tristesse.
Lu sur le Mail & Guardian